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Vous ne trouverez pas vraiment ici de changement par rapport au premier album de Cairo. Il est clair que le groupe s'est forgé un style et si vous étiez déjà fan, vous apprécierez certainement "Conflicts and dreams". Néanmoins, ce nouveau CD est peut-être moins varié que le précédent, un peu monotone même si on l'écoute d'une traite, probablement à cause du chant assez répétitif et d'un certain manque de chaleur de l'ensemble. Ceci dit, tout cela est parfaitement maîtrisé comme les groupes américains savent si bien le faire. Le progressif de Cairo sait rester moderne tout en lorgnant vers un certaine emphase (qui rappelle Yes et les premiers albums de Patrick Moraz) et en empruntant quelques sonorités des 70's (l'orgue Hammond surtout). Parmi les points forts, on pourra citer les refrains systématiquement construits sur de belles modulations harmoniques ainsi que la guitare aérienne. De plus, Mark Robertson prouve qu'il est techniquement l'un des tous meilleurs claviéristes du moment. Pour peu que l'on y prête vraiment attention dans le tourbillon sonore des morceaux, on se rend compte qu'il se livre à de réelles prouesses, en particulier sur "valley of the shadow". Keith Emerson (l'influence la plus évidente) a certainement trouvé là un digne successeur. Mais il y a encore des efforts à faire au niveau de la construction des morceaux pour ne pas trop "épuiser" l'auditeur. Cairo nous en met plein la vue mais ne ménage que trop rarement des moments de respiration, si ce n'est dans le court et délicat "images" qui suit le final grandiose et typiquement progressif de "western desert".
Jean-Luc Putaux
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