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Casual Silence est un jeune groupe hollandais, toujours autoproduit après plusieurs années d'existence et quelques changements de personnel. Dans le Koid'9 n° 45, vous avez pu lire la chronique du très bon projet parallèle initié par leur nouveau claviériste/guitariste, Henry Meeuws, sous le nom de Medea.
Meeuws est avant tout le claviériste du groupe, bien qu'il soit aussi un bon guitariste. A ses côtés, on trouve les deux guitaristes Mark van Dijk et Ernst Le Cocq d'Armandville (quel nom, n'est-ce pas ?! Il m'a parlé de lointains ancêtres français !), le bassiste Eric Smits et le batteur Igor Koopmans et enfin le chanteur Rob Laarhoven.
Depuis l'album de Medea, Casual Silence a sorti son troisième album, "Once in a blue moon". Un album qui ne s'inscrit pas exactement dans la mouvance du hard progressif même s'il s'en rapproche certainement. Le groupe possède de toute évidence sa personnalité et ses références qui, pour être parfois assez visibles, ne sont pas envahissantes. Il y a une pointe des 2 premiers albums de Dream Theater là-dedans, c'est clair, mais aussi un petit côté Saga dans quelques titres, on pense aussi vaguement à un autre groupe hollandais aujourd'hui défunt, Lemur Voice.
"Once in a blue moon" compte 8 morceaux allant de 3 à plus de 10 minutes, plus une courte introduction instrumentale, pour un total avoisinant une heure. Il est clair dès le début que Casual Silence privilégie les mélodies et les ambiances mystérieuses… dans lesquelles il excelle… La musique de Casual Silence laisse aussi une grande place au piano et aux synthés aux sonorités magnifiques et originales de Henry Meeuws. Loin de sombrer dans la lourdeur, le sextuor sait tempérer sa puissance, intégrant de nombreux passages calmes et mélodiques dans chacun de ses morceaux, voire des sections aux tonalités assez dramatiques. Un morceau comme "moon" (6:36) par exemple n'a rien de heavy et il est magnifique. On remarque aussi quelques influences venues semble-t-il du folk anglais dans des sections instrumentales.
Ne vous attendez pas à de grandes démonstrations de virtuosité, ce n'est pas le propos de Casual Silence. Bien que tout à fait compétents techniquement parlant, les membres du groupe ne sont pas particulièrement démonstratifs et préfèrent construire des parties instrumentales avec des solos à deux guitares harmonisées, des claviers, voire un peu de guitare acoustique.
Un autre atout du groupe, c'est qu'il compte trois vocalistes ! Le chanteur en titre Rob Larhoven possède une voix extrêmement claire et plutôt haut perchée, et il ne force jamais de trop, tout en étant assez puissant et lyrique (on pense occasionnellement à Michael Sadler de Saga, si vous voulez une petite référence…). Le Cocq d'Armandville possède lui aussi une excellente voix, plus grave et enfin leur bassiste Eric Smits chante aussi quelques parties. Les trois hommes produisent également de très bons chœurs à l'occasion.
Le petit reproche que l'on peut faire à cet album, c'est une production manquant légèrement de dynamique, bien qu'on puisse entendre très clairement chaque musicien. Un peu de reverb sur les voix et sur la batterie aurait été bienvenue (en effet cette dernière sonne de façon assez sèche, mais c'est la mode, après tout, en ce moment). Et enfin, le dernier morceau, le long "casual silence", aurait été mieux sans une petite section très dramatique sur laquelle la voix ne sonne pas très juste…
A part ces reproches, il s'agit d'un très bon album, produit de façon très professionnelle. Un jeune groupe à suivre assurément.
Marc Moingeon
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