(303 mots dans ce texte ) - lu : 896 Fois
Voici une nouvelle osmose élite avec trois noms en acronyme C.C.A., à savoir Linda Cushma (Oxygene 8, Ezoo), Guillemo Cides (ELP, Fish, California Guitar Trio) et Tim Alexander (Primus, Blue Man Group). Derrière ce projet dont on peut penser a priori qu’il a le goût du danger, on retrouvera également une pelletée de signatures prestigieuses dont Tony Levin et Trey Gunn en influence affichée pour le dinosaure King Crimson dont on pourra dire qu’il transperce ce premier album par éclairs successifs. Le résultat de ce « Not different but not the same » évite pourtant de faire trop dans le tempétueux ou dans l’instrumentalisation savante, ce qui n’empêche pas quelques guitares dissonantes, et lorgne vers un mélange assez exotique qui lui donne un goût de pop frappée. Des rythmiques imposantes ("close your eyes") au franchissement de limites funky percussives avec saxophone volubile ("half the world") en passant par de l’atmosphérique acoustique ("I’ll be there"), les musiciens étalent leur talent sans se regarder le nombril. La jolie voix de Linda Cushma s’impose le plus souvent sur des groove bien en chair ("danza" et sa basse slapée) ou des ambiances plus sombres et futuristes ("Helens mountain") qui frôlent la bande originale de film ("sonambula"). Ca reste rock, ça frôle le jazz et l’improvisation ("the number song"), ça reste parfois assez anodin comme sur le tango "amor de bandoneon", ça rappelle quelques variations à la Kate Bush, l’érotisme en moins. Un peu inégal mais le packaging a du coffre : l’artiste argentin Nuno Enriquez a ainsi créé un somptueux emballage décorum comme un refus clair et net du format numérique. Les collectionneurs et les amateurs de pochettes inventives seront d’autant plus heureux que la musique qu’elle conditionne n’a rien d’anecdotique.
Cyrille Delanlssays
Temps : 0.0405 seconde(s)