(490 mots dans ce texte ) - lu : 917 Fois
Citadel est un trio guitare-basse-batterie francilien fondé en 2002 qui délivre dans ce 2e album un rock nerveux et très efficace, à la manière de Noir Désir. Le parallèle est assez tentant, du fait de la tonalité générale et de l?utilisation aussi bien du français que de l?anglais pour les paroles. Les mélodies, chantées tantôt par le guitariste, tantôt par une chanteuse invitée, sont pour la plupart bien ficelées, marquant instantanément l?esprit, et l?accompagnement musical nous démontre rapidement que l?on a affaire à d?excellents musiciens. Et le petit détail auquel j?attache toujours une grande attention : la prononciation anglaise est plutôt de bonne qualité. On cite à leur égard une influence de plus en plus présente des excellents anglais de Muse, et c?est vrai qu?on retrouve des éléments qui font leur particularité : un trio orienté guitare, une grande technicité, de la diversité, un chant parfois plaintif (mais tout de même moins extrême que les anglais), des ruptures de rythmes et quelques écarts bruitistes entre punk et grunge (sans excès heureusement), tous ces ingrédients étant dosés avec bon goût. Le panache n?est certes pas encore le même que pour Muse, mais laissons-leur un peu de temps. Par contre, l?influence de Pink Floyd ou des seventies annoncée par Musea est aux abonnés absents. J?ai beau chercher, je ne vois pas. Mais en fait, ce qui m?a d?abord dérangé au sujet de ce disque est que l?aspect progressif induit par le label Musea reste à démontrer. Tout juste peut-on y rattacher l?excellent "dna" du haut de ses 5?46 et de par sa structure à tiroirs ; c?est aussi un des rares moments où on entend des claviers. On peut aussi mettre en exergue l?instrumental "invaders" qui démontre l?étendue de leur technique et que cet exercice leur réussit bien. Le plus agaçant est tout de même cette dernière plage affichant 21 minutes (durée affichée sur le site internet de Musea !), mais constituée en fait de deux morceaux séparés par un énorme blanc de près d?un quart d?heures. On comprend qu?il s?agit d?un morceau caché, mais alors bien caché, le saligaud. Le premier des deux est pour le moins inattendu, puisqu'il s?agit de 4 minutes de musique classique orchestrale, dont je ne vois pas bien le rapport avec le reste ; le deuxième, lui aussi de 4 minutes, est un morceau dans le ton de l?album. La chanteuse qui intervient sur 2 morceaux n?apporte à mon goût pas grand chose par rapport au chant bien troussé du guitariste, sinon une plus grande diversité, je le trouve même plutôt moins bon mélodiquement parlant. En fait, si ce disque ne sortait pas sur un label typiquement progressif, on se dirait qu?il s?agit là d?un très bon groupe de rock (y compris au niveau international), qui sait conjuguer efficacité, qualité d?écriture et technicité, ce qui n?est déjà pas si fréquent.
Michael Fligny
Temps : 0.0328 seconde(s)