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Après un premier album franchement dans la veine bavarde d'un "néo-progressif" plutôt désuet, les transalpins de Conqueror font leur come back et changent de ton. Et le ton, c'est bon, comme chacun(e) sait. Bref, dans ce lot de compositions plutôt bien exploitées et symphoniques à souhait, on distinguera immédiatement des traces de Genesis, PFM ou plus récemment Flower Kings. Bref, une carte de visite ultra-classique.

Les amateurs friands des années 70 seront donc heureux de cette heure d'aventures orchestrées par Simona Rigano qui officie avec grâce au chant et derrière une multitude de claviers (piano, moog, orgue hammond, et tutti quanti). Nouvelle venue, l'amie Sabrina Rigano renforce ce côté féminin et donne de surcroît un rôle prépondérant à la flûte et au saxophone.

Les cinq premiers titres (courts) partagés entre 5 et 7 minutes annoncent la couleur avec, d'entrée de jeu, une plage purement instrumentale ("ouverture") qui laisse augurer de l'aspect mélodique de l'ensemble. Evidemment, les adeptes les plus fervents de longues suites seront comblés par un "morgana" de 31 minutes et six tableaux orientés vers le romantisme. Les enchaînements se font délicats et, même si l'on peut déplorer quelques longueurs ici et là dans la répétition inutiles de quelques motifs, il faut reconnaître que l'association de bienfaiteurs flûte-guitare-claviers-saxophone-harpe permet de naviguer en terrain fertile en miel.

Le fruit de cette moisson nous donne un "Storie fuori dal tempo" sans prétention et véritablement agréable - belle surprise de cette année 2005, bardée de mélodies faisant copain-copine avec la flamboyance du genre. Sans être un chef d'œuvre extatique, voici une réussite que vous pourrez essayer sans vous sentir arnaqué.

Cyrille Delanlssays