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L'homme qui jadis affréta des péniches de joie sur des canaux lacrymaux qui asséna des coups de plume sur la presse rock des années septante, est sans nul doute un poète. Un peintre des mots à la palette très large. De l'amour -physique- ("poème épidermique") à l'amour -caustique- ('les mouches à miel"). C'est un poète disciple des piqûres, haut-Médoc millésimé en intro-vineuse par exemple ('le terroir qu'est-ce"'), parcourant sa campagne ('ma campagne" tiré du premier recueil de Christian en 77) par "jour calme". Les jours moins calmes, il retrouve une verve déclamatoire digne de "Caricatures" pour de délirantes Prophéties apocalyptico-orgasmiques... comme aurait dit un célèbre peintre catalan aux moustaches érectiles ('le château de cartes"). Ce nouveau collector du Pied Dans La Marge constitue le 2ème recueil de poèmes de Christian Décamps, un recueil sonore qui s'honore de la présence de l'efficace rythmique Sidhoum-Rouyer, des volutes clavinesques de Tristan Décamps et de quel­ques rifs'Hajdiens habillant agréablement l'ensemble.

Jean-Louis Germain