Deep Purple : Reflexions (2006 - dvd - parue dans le Koid9 n°60)
AccĂ©dez directement aux albums suivants : PURPLE RAIN (bis) Bien que Koid?9 ne soit pas un fanzine consacré à Deep Purple, force est de reconnaître que ce trimestre, le nombre conséquent de CD ou DVD sortis sous le nom de ce groupe ou des apparentés, nous amène à faire encore une chronique spéciale pour rassembler tous ces produits. Comme le trimestre dernier, nous commencerons donc par ceux qui portent le nom de Deep Purple puis nous ferons un inventaire des différents produits dérivés. DEEP PURPLE Live in Montreux '69 (Edel Records) Tout d?abord ce double CD, que les amateurs connaissaient sous le nom de "Kneel & pray" du temps où il était sorti en bootleg, puis ressorti confidentiellement sous le label Sonic Zoom en 2003, le revoici " remastérisé " et " repackagé ". Enregistré peu de temps après l?incorporation de Ian Gillan et de Roger Glover (le 4 octobre 1969 très précisément) Deep Purple se livre à une prestation pleine d?énergie, mettant en avant les nouvelles possibilités vocales de Ian Gillan. Le premier CD commence par l?embryonnaire titre "kneel & pray" que vous connaîtrez quelques mois plus tard de façon remaniée sous le titre de "speed king". Puis comme pour mieux se présenter au public, Blackmore et Cie nous balancent leur " tube " américain ("hush") qui commençait pourtant à dater un peu. Jon Lord se permet une courte improvisation au milieu de ce titre phare de la fin des sixties. Puis, après une courte annonce de la part de Ian, Jon attaque le thème classique aujourd?hui de "child in time" mais qui était totalement nouveau et inédit pour les spectateurs d?alors. Je suppose qu?ils ont dû avoir les mêmes frissons que moi en écoutant ces prodigieuses vocalises pour la première fois ! Et puis, après le calme relatif de l?orgue, c?est l?explosion sonore emmenée par la guitare folle de Ritchie sur un train d?enfer conduit par les baguettes de Ian Paice et les ronflements graves de Roger Glover. Ian Gillan va maintenant pouvoir se reposer pendant que Deep Purple revient à une set-list plus conventionnelle pour lui à cette époque, puisqu?on va retrouver l?instrumental "wring that neck" pour un peu plus de 20 minutes, "paint it black" (de presque 11 minutes à cause du long solo de batterie), "mandrake root" (et ses débordements d?orgue et de guitare pour plus de 22 minutes) avant de se terminer sur un "kentucky woman" rock?n?rollant à plaisir. Bref, le disque à avoir car il marque la naissance de la légende purplienne. Gilles Masson DEEP PURPLE Live in China (Masterplan) Á défaut d?un DVD "Made in Japan", vous pouvez toujours vous rabattre sur ce "Live in China" à la provenance douteuse. Pourquoi douteuse ? Parce que d?abord, si vous pouvez le trouver dans toutes les bonnes échoppes légales (FNAC, Virgin et autres Gibert) la maison de disques nous est totalement inconnue (et n?est pas une de celles qui officient habituellement pour Deep Purple). Ensuite parce que la pochette et la jaquette intérieure donnent dans le minimum syndical : difficile de faire plus cheap et plus succinct ! Et puis surtout par les images et le son. On a l?impression d?assister à la retransmission d?une émission télévisée (avec le sigle MP en permanence en haut à gauche de l?écran et les paroles des chansons qui défilent pendant le concert à chaque début de celles-ci) en simple stéréo. La pochette nous indique que ces images ont été enregistrées le 31 mars 2004 (pour la tournée "Bananas" donc) au Gymnasium de Beijing. La fin et le début des chansons sont parfois coupés quand Ian Gillan tente de communiquer. Ce qui est drôle, c?est qu?il n?y a pas de public à moins de 30 mètres du groupe, ce qui fait qu?on a l?impression d?assister à une répétition grandeur nature ! Pourtant, a priori, il y a bien des spectateurs mais ceux-ci sont relégués dans les gradins ! Sans doute pour laisser la place devant libre pour que les cameramen circulent tranquillement, à moins que ce soit à cause du volume sonore auquel ne sont pas habitués les Chinois ! Néanmoins, le groupe est en forme et joue bien : Steve Morse éternellement souriant, Ian Paice mettant toute son énergie dans chaque coup de baguette, Don Airey jonglant avec ses claviers, Roger Glover toujours bonhomme avec son bandana assurant rythme et mélodie sans faillir, quant à Ian Gillan, tout de blanc vêtu, très à l?aise vocalement, il arpente pieds nus la grande scène à la recherche des regards des spectateurs lointains. La set-list est semblable à celle qu?on avait pu découvrir le 29 juin 2003 au Zénith de Paris mais expurgée de tous débordements puisque celle-ci ne dure moins d?une heure dix (au lieu des 2 heures habituelles). Il est intéressant de garder une trace visuelle (et auditive) de titres plus joués aujourd?hui tels que "I got your number" ou "silver tongue" et de titres plus rares comme "woman from Tokyo", "knocking at your back door". Hormis ces titres, nous retrouvons les éternels "highway star", "smoke on the water" ou encore "hush". Le plus désagréable est d?avoir une version, coupée nette (par l?éditeur), de "perfect strangers" juxtaposée à "lazy" (sans intro donc). On a souvent l?impression d?avoir affaire à soit un DVD pirate (bien qu?infiniment mieux filmé), soit à un éditeur sans foi ni loi qui a envie de faire un max de fric en sortant un produit pas fini. Un DVD intéressant pour les " Purple maniacs " mais à déconseiller aux autres. Gilles Masson DEEP PURPLE Réflexions (Ragnarocks Films Ltd) Encore un DVD de parlotes sur Deep Purple ! Mais la différence avec les précédents ("Inside" ou le fumeux "Made in Japan") c?est qu?il est composé que d?interviews des différents membres de DP de 1968 à 1979. C?est une sorte de relecture des albums du premier ("Shades of Deep Purple") à "Last concert in Japan" (paru après la mort de Tommy Bolin) faite par les principaux auteurs des chansons. À dire vrai, il n?y a pas grand chose de nouveau à se mettre sous la dent et on reste sur notre faim. Les différents extraits musicaux sont tous issus des derniers DVD que tout amateur a déjà. Peut-être que le seul intérêt de ce produit réside dans le livre de 72 pages qui accompagne le DVD et qui ne comprend lui aussi que des interviews (de Jon Lord en 1970 jusqu?à la dernière de Ritchie Blackmore en 1994), entrecoupés d?articles de presse (Melody Maker, Sounds, Circus), le tout traduit en français. Il est amusant de relire certaines phrases dont celle-ci datant de 1984 après la sortie de "Perfect strangers" : Sounds : "Quand Purple s?est séparé, vous vous querelliez tout le temps, chacun s?efforçant de dominer le groupe. Est-ce différent maintenant ?" Ritchie : "Désormais, nous nous respectons tous. J?imagine que nous sommes plus raisonnables?parce que nous sommes plus âgés." La suite lui donna tort ! Un DVD pour les fans de l?histoire musicale. Gilles Masson GILLAN Live Wembley 17th December 1982 (Angel Air Records) Ian Gillan voit enfin son back catalogue officiel ressortir en version remastérisée. Comme il n?y a aucun bonus de plus que sur les versions précédentes, je vais vous épargner l?énumération des titres d?albums du Ian Gillan Band (3 studio et 1 live) et de Gillan (le groupe). Angel Air Records, en revanche, n?hésite pas à ressortir de vieilles bandes inédites ou rares. Dernière parution en date, ce "Live à Wembley le 17 décembre 1982" qui offre la particularité d?être le dernier concert de Gillan puisque Ian rejoindra quelques temps plus tard Black Sabbath (pour l?album "Born again", 1983) avant de participer à la reformation du Deep Purple Mark II bis (pour l?album "Perfect strangers", 1984). Le précédent live de Gillan de la même maison de disques ("Mutually assured destruction") reflétait déjà cette tournée finale et était enregistré à Glasgow le 6 novembre 1982. Les 7 premiers titres sont d?ailleurs identiques sur les concerts de Glasgow et de Wembley. Le concert commence comme le dernier album studio ("Magic") par l?enchaînement de ses 2 premiers titres ("what?s the matter" et "bluesy lue sea") avant de revenir au classique "black night". Le son est d?époque, c?est à dire assez brut et assurément sans aucune retouche. On dirait un pirate amélioré par le remixage des bandes originales. Le groupe derrière Ian est survitaminé : le fidèle vieux copain de Ian, Mick Underwood se déchaîne sur ses fûts assurant avec John McCoy à la basse une assise rythmique plus énergique que le couple Paice/Glover. Le tout fou-fou (et jeune) Janick Gers (remplaçant depuis peu Bernie Tormé) fait son Blackmore à qui mieux-mieux, tandis que Colin Towns se distingue par des sons de synthé différents de Lord. Le rock?n?rollesque "trouble" de Leiber et Stoller suit avec un Ian à la voix très éraillée. "Born to kill" est le prétexte à une longue intro aux synthés. Colin Towns très en forme débute également au piano "MAD" avant le déchaînement final. Enfin le court "hadely bop bop", le dernier des 7 titres communs, revient au rock?n?roll exécuté à la vitesse V. "Dead of night" (extrait du "Japonese album") revient sur les débuts de Gillan et est enchaîné prestement sur le solo de Mick Underwood ("thunder wood") avec sa batterie passée au travers de différents filtres de phasing. Heureusement ce solo est relativement court (3?) et c?est "bite the bullet" qui est chargé de ramener l?énergie. Au cours de ce titre Ian et Janick font un rapide duel de notes aigues avant de laisser la place à Janick ("gers guitar medley vol. 11") pour un solo durant lequel le futur guitariste d?Iron Maiden étale en 7? tout son savoir faire en matière de 6 cordes, jusqu?à ce que retentisse le célèbre riff de "smoke on the water" qui termine la set-list officielle. Le rock?n?rollant "New Orleans" ouvre le rappel, prétexte à faire chanter la foule sur les Yeah, yeah yeah. Colin Towns calme les esprits avec son piano électrique pour un "towns toons" " gerswhinisant ". Enfin Ian annonce la dernière chanson : "helter skelter" pour une reprise de folie. Il est intéressant de noter que le dernier concert de Gillan se termine par une reprise des Beatles et non de Deep Purple ! En un mot : indispensable ! Gill(an) Masson Nobuo UEMATSU with Ian GILLAN Eternity (Dog Ear Records) Cette fin d?année 2006 a vu sortir dans les bacs en quantité minimale une curiosité : ce mini-CD de Nobuo Uematsu qui signe la musique du manga "Blue dragon" et dont l?unique intérêt est la chanson, chantée par Ian Gillan, qui sort sous ce format en import japonais (donc très cher !). Nobuo, multi-instrumentiste (sauf la batterie programmée) propose une musique forcément teintée de pourpre profond (tendance "Burn") avec un clavier très " Lordien " et une guitare un poil trop en retrait. Ian, très en voix, chante ce texte (signé Hironobu Sakaguchi, à vos souhaits !) dans le style de sa période 82-83 (mélange de "Magic" ? pour les couplets ? et de "Born again" ? pour les cris). Ce mini-CD est complété par une version karaoké (visiblement toujours très en vogue au Japon) idéale pour les apprentis " Gillaniens " (et qui permet de mieux distinguer la guitare). Enfin, une version remix genre technoïque totalement inécoutable achève ce tour d?horizon. À réserver pour inconditionnels du chanteur ! Gill(an) Masson RAINBOW Live between the eyes/The final cut (Universal) Et encore un double DVD de Rainbow ! Le premier DVD est consacré au concert de San Antonio (Texas) donné en 1982 qui faisait suite à l?album "Straight between the eyes". La salle est de moyenne importance, tandis que sur la scène deux yeux géants scrutent les spectateurs de leurs faisceaux lumineux. La disposition scénique est identique à celle du Deep Purple " classique " : Ritchie à droite tout de noir vêtu, strato blanche en bandoulière, Roger Glover à gauche, veste blanche et galurin blanc vissé sur sa tête, Joe Lynn Turner et sa veste en cuir blanc à franges assez statique, David Rosenthal (claviers à l?extrême gauche) et Bobby Rondinelli (batterie en hauteur et au centre de la scène) bien présents par le son mais quelque peu oubliés des cameramen. La set-list est axée sur les deux albums auxquels a participé Joe Lynn ("Spotlight kid", "Difficult to cure" et "It can?t happen here" de "Difficult to cure", "stone cold", "tearin? out my heart", "miss Mistreated" et "power" de "Straight between the eyes"). L?intro de "lazy" et de "woman from Tokyo" sont rapidement balancées avant "all night long" ainsi que celle de "child in time" avant "stone cold". Un show de Rainbow ne serait pas complet sans une improvisation sur un tempo bluesy ; celle-ci est relativement courte et partagée entre guitare et synthés aux sons datant d?une autre époque. Puis est enchaîné "difficult to cure" assez fidèle à l?enregistrement studio au début avant les éternels débordements bruyants du sieur Blackmore. Roger Glover en jettera même son couvre-chef dans le public ! Puis c?est le prétexte à un solo de batterie avec force effets sonores qui se finira à mains nues (comme le fait aujourd?hui Tommy Aldridge avec le Whitesnake 2006) avant un coup de gong qui relance la machine pour un vieux "long live rock?n?roll" rallongé des oh oh oh et autres yeah yeah yeah du public avant que Joe Lynn répète à l?infini le mot rock?n?roll, le tout se terminant en mini feux d?artifice. Le rappel est constitué d?abord d?une impro durant laquelle Ritchie malmène sa pauvre strato (jouant avec ses fesses, la jetant en l?air, la fracassant sur son mur de Marshall avant de la jeter en pâture à ses fans), et de l?inévitable "smoke on the water".Le son a été restauré et est disponible en 3 versions : stéréo, 5.1 dolby digital ou DTS ! Quant au deuxième DVD, intitulé "Final cut" (comme l?album semi best of qui sortit après la dissolution de Rainbow) (Note du webmaster : en fait cet excellent best of s'appelait "Finyl Vinyl" et non "Final Cut"), il est composé de 11 clips couvrant la période 1980-1984. À noter 2 clips sympathiques datant de la période Graham Bonnet, Don Airey et Cozy Powell ("all night long" et "since you?ve been gone" de l?album "Down to earth" et surtout la version intégrale de "difficult to cure" live avec l?orchestre symphonique extraite des derniers concerts de Rainbow au Japon au début 1984 qui justifie à elle seule l?achat de ce DVD ! Bref, encore un DVD incontournable de Rainbow à posséder d?urgence ! Gilles Masson BLACKMORE?s NIGHT Winter Carols (AFM Records) À peine 9 mois après son dernier album studio et dans la foulée de son concert à l?Olympia en septembre dernier, Blackmore?s Night sort (opportunément pour ces fêtes de fin d?année 2006) cet album composé en grande partie de reprises de chants de Noël (à quand un album de Deep Purple reprenant "petit papa Noël" ?). 12 titres : 2 originaux, 2 reprises, 8 traditionnels pour 42?37 ! Dès le premier morceau ("hark the herald angels sing") le ton est donné : musique médiévale saupoudrée de mélodies sucrées typiques de Noël, relevée à de rares moments par de brefs soli exécutés à la guitare électrique. Parmi les 2 compositions originales, je relève un superbe instrumental ("winter (Basse dance)") digne des plus belles pièces écrites par le Maître pour la guitare acoustique (l?autre pièce originale "Christmas Eve" étant nettement plus quelconque). Pendant "ma-o-tzur", il m?est venu une réflexion : Ritchie Blackmore se rapproche musicalement de Mike Oldfield au temps où Maggie Reilly chantait pour lui des musiques folkloriques celtes. Le CD se terminant par un rapide "we wish you a merry Christmas" de circonstance, comme j?ai jusqu?à fin janvier pour le faire, je profite de ce titre pour souhaiter, moi aussi, une bonne année à nos fidèles lecteurs. En résumé, un disque sympa à écouter à la fin d?un bon repas de Noël en guise de digestion devant un feu de cheminée. Gilles Masson Tommy BOLIN Whips and roses I & II (Steamhammer/SPV) Quant au guitariste " oublié " (et surtout le seul disparu) de Deep Purple, Steamhammer et son distributeur SPV nous rappellent à son bon souvenir en sortant à 3 mois d?intervalle ces 2 albums intitulés "Whips and roses volume I" et "volume II" pleins comme des ?ufs (1h18mn16s pour le premier et 1h14mn33s pour le second). Ces 2 volumes forment une sorte de best of des prises alternatives ou rares de Tommy Bolin. Les livrets sont extrêmement riches en photos et illustrations du défunt mais ignorent totalement le nom des musiciens qui entourent Tommy et font l?impasse sur les dates et lieux d?enregistrement. Quels oublis ! Greg Hampton (en association avec le frère de Tommy, John Bolin) produit et mixe tous ces titres issus de différentes sessions, répétitions, concerts. Le premier volume commence très fort par une prise de "teaser" infiniment plus intense que celle qui est sortie sur l?album? "Teaser" ! On dirait que ce morceau a été enregistré hier (alors qu?il date de 1975) tellement le son est hallucinant de perfection ! La batterie de Jeff Porcaro (autre disparu regretté) sonne également bien mieux débarrassée du phasing pénible de la version officielle. Idem sur le morceau suivant ("fandango", outtake de "Teaser", déjà paru sur "From the archives ~ vol 1", sous le titre "crazed fandango") jazz-rock instrumental dans lequel la batterie, le piano (sans doute tenu par David Foster), le synthé (probablement joué par Jan Hammer) et la guitare sous l?influence de Jeff Beck se renvoient les riffs et mélodies. "Wild dogs", pareillement relifté, permet de se souvenir que Tommy, sans rivalité possible toutefois avec son ami Glenn Hughes, pouvait se révéler également un très bon chanteur. Retour au jazz-rock typé " Beckien " pour "cookoo" moins intense que "fandango". Petit détour par le bluesy "savannah woman" où le feeling de Tommy transparaît à chaque note. "Marching powder" revient encore une fois sur les influences jazz-rock chères à Bolin pour cet instrumental durant lequel la guitare duellise avec le sax de Dave Sanborn. "Flyin fingers" démontre les talents d?improvisateur de Tommy sur un tempo funky. Malgré le fade-in, je pense néanmoins que ce morceau de 16 minutes aurait gagné à être raccourci. Retour à l?album "Teaser" pour un "dreamer" sur lequel le piano de David Foster tient le premier rôle aux côtés de la voix rêveuse de Tommy. Encore une longue impro (plus de 10 minutes) appelée "just don?t fall down" pendant laquelle on se dit qu?aujourd?hui plus personne n?oserait jouer comme ça. Enfin, "blowin tour cookies" clôt ce premier volume sur encore une longue jam de plus de 12 minutes en public avec un son digne des pires bootlegs (ce doit être la raison pour laquelle il est indiqué en " bonus track ") ! Après ce premier volume où de purs joyaux côtoient des jams franchement dispensables, on se demande ce que nous réserve le volume II. "The grind" (qui ouvrait "Teaser") le démarre aussi bien que le volume précédent. Cette fois c?est la version démo de "crazed fandango" qui suit. Si le son est réellement meilleur que la version "From the archives", je préfère toutefois nettement la version du "vol. I" plus étoffée et sans les percussions (pourtant a priori tenues par Phil Collins !). Le reggae (un peu confus au niveau du son, avec un sax trop présent à mon goût) "people people", ainsi que, dans la veine funky-jazz-rock, l?instrumental "homeward strut" poursuivent la relecture de "Teaser" sans offrir vraiment d?émotions nouvelles ou particulières. "Sooner or later" voit l?arrivée au chant de Mike Finnigan pour ce titre co-signé Bolin/Greg Hampton qui est loin d?être le meilleur morceau de Tommy Bolin. Quant à "bagitblues deluxe", certes très bien enregistré, il renoue avec les essais studio d?instrumentaux jazz-rockeux interminables (14?23 !). "Spacey noodles" est plutôt du type expérimentation censé représenter l?espace avec moult échos de guitares sur fond de synthés (heureusement court ? 2 minutes et demi). Une version de "lotus" de plus de 6 minutes nous est proposée avec une voix lointaine en écho et une guitare brouillonne qui gâche tout. La dernière partie, prétexte à une longue jam qui se termine en eaux de boudin, rend la version de "Teaser" incommensurablement bien meilleure. L?instrumental "journey 2" achève en jazz-rock la partie " normale " du CD car il y a encore 3 ( !) bonus tracks au son encore pire que sur le premier volume. Bien sûr les fans purs et durs se délecteront-ils de ces enregistrements rares (et sans doute précieux à leurs yeux) mais pour moi ces errances guitaristiques totalement improvisées sur fond de boogie ("Bolins boogie") ou de blues ("Tommy?s got da blues" et "some people call me") sont totalement inécoutables. Bref, il y aurait eu matière à faire un seul et excellent CD si tous les superflus avaient été enlevés de ces 2 volumes et les crédits rajoutés sur le livret. Avec la technique d?aujourd?hui, il nous est possible de le faire nous-même. C?est un peu plus long et plus cher, mais quel disque ! Gilles Masson |