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Cela devient une manie pour les labels de sortir des opéra-rock. Après "Genius" l’an passé, Frontiers nous propose un ambitieux concept en deux disques distincts : "Once and future king". Le 1er volet de la saga, traitant d’Arthur et des chevaliers de la table ronde (ça c’est original !), est déjà paru, tandis que le second est prévu pour Octobre. Le compositeur de cette épopée n’est autre que Gary Hughes, le cerveau du groupe Ten (ainsi que des 3 premiers albums solo de Bob Catley). Adorant pour ma part cette excellente formation anglaise de rock mélodique, j’attendais beaucoup de cet opéra, tout en sachant que l’ambition progressive serait mesurée. Ten joue un hard-rock sophistiqué, basé sur des mélodies hors-pair, des thèmes musicaux incroyables et des passages instrumentaux captivants aux frontières du progressif. En 6 albums studio, Ten a réussi à rassembler autour de son nom tous les nostalgiques d’Asia et de Magnum. Je vous conseille d’ailleurs l’acquisition de trois d’entre eux : "The robe", "Spellbound" et surtout "Babylon". Le présent "Once and future king" offre un très grand moment de "pomp rock" (ou de prog FM, c’est comme vous le sentez) dans la grande tradition des meilleurs moments de Ten. En deux fois 50 minutes, l’auditeur est transporté dans un monde parallèle enchanteur. L’écoute s’effectue sans réelle difficulté tant les différentes chansons coulent de source. Avant de vous parler des atouts de ce diptyque, laissez-moi évacuer ses points faibles. Primo, l’absence de transition entre les morceaux. Là où Liverani ("Genius") avait réussi à lier les titres par des interludes instrumentaux, Hughes propose seulement une sélection de chansons. Secundo, les chanteurs ne se partagent pas les lignes vocales (sauf sur deux duos : un par disque) et c’est dommage. Tertio, 4 titres (ceux chantés par les pauvres Danny Vaughn et Sean Harris) sont un peu fades : c’est un reproche qu’on fait généralement à la musique de Gary Hughes…
Les deux albums offrent toutefois davantage de satisfaction que de mécontentement. Certes, l’idée de l’opéra-rock n’est pas nouvelle, mais Hughes réussit à mettre en scène une brochette de chanteurs que nous apprécions particulièrement à Koid9. A remarquer d’ailleurs que la plupart de ces vocalistes ont déjà participé à d’autres opéra-rock du même genre comme "Ayreon", "Nostradamus", "Star one", "Jabberwocky", "Hound of Baskerville", "Missa mercuria", "Genius" et "Infinity". Gary Hughes a donc privilégié l’expérience à l’amateurisme… Quelles sont ces "voix" ? Le 1er album s’ouvre par une intervention étourdissante de Damian Wilson qui, de sa voix puissante et haut perchée, brosse le tableau. Il est accompagné par Arjen Lucassen aux claviers. On retrouve également la douce Lana Lane (la reine Guenièvre), Irène Jansen (Morgane) dans une intervention bien hard à la Pat Benatar à couper le souffle. L’ex-Royal Hunt DC Cooper (le roi Aelle) est là, lui-aussi, dans un exercice speed à l’ image de son ancien groupe. Tout comme l’angélique Sabine Edelsbacher (Nimue) d’Edenbridge qui vocalise à la perfection et l’ex-Rainbow Dougie White (Mordred) qui fait parler la poudre. Les deux personnages principaux, vous vous en doutez, se nomment Arthur et Merlin. Ce sont Gary Hughes et Bob Catley qui tiennent leurs rôles et parfaitement bien, croyez moi… surtout le second ! Ah, j’oubliais Harry Hess d’Harem Scarem ! Comme Damian Wilson chantait la brillante introduction ("excalibur"), Hess se charge avec brio de la conclusion ("once and future king"). Ce diptyque ravira tous les amateurs de rock mélodique en manque d’épaisseur musicale. Pour ma part, je préfère le second volet, un peu plus ambitieux que le 1er, mais franchement il me paraît difficile d’acquérir le 2ème sans le 1er ! Une version live serait fantastique, mais on connaît les difficultés (financières, réunion de tous les artistes, etc…) pour mettre sur pied un tel spectacle. Pour l’heure, on peut se régaler avec ces deux albums…
Cousin Hub
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