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J'avais encensé Edenbridge dans ma chronique de leur deuxième album "Arcana" il y a un an… C'est vous dire si j'attendais avec impatience ce troisième album. Celui-ci était annoncé comme plus heavy et plus porté sur les chansons. En fait les claviers, auparavant assez prépondérants dans le mixage, sont légèrement en retrait mais les arrangements restent très symphoniques, incluant souvent le piano et plusieurs lignes de synthés afin de reproduire un effet orchestral convaincant. Par contre, à part deux exceptions, il est vrai que les morceaux ne contiennent guère de parties instrumentales, laissant la vedette à Sabine Edelsbacher et à sa voix magnifique. La plupart tournent aux environ de 4mn 30 – 5 mn.
"Aphelion" ne marque pas d'évolution particulière si ce n'est par les petits changements mentionnées ci-dessus et c'est un peu dommage. Seul les amateurs de hard plus puissant seront satisfaits de ces (très) légers changements… Pourtant, le morceau d'ouverture, "the undiscovered land", tout d'abord lent et orientalisant, avec une introduction basée sur le sitar avant une lente montée en puissance et un rythme qui va en s'accélérant, nous laissait augurer du meilleur avec ses 6 minutes sans temps mort mais avec quelques rebondissements.
Mélodiquement parlant, "Aphelion" est pourtant très bon, peut-être pas tout à fait aussi bon que "Arcana" où le groupe s'était surpassé. Mais le groupe continue de mériter son étiquette de "métal pompeux et angélique" ! Leader incontesté du groupe, guitariste et claviériste ainsi que son compositeur exclusif, Lanvall est particulièrement porté sur les morceaux épiques d'influence classique (son compositeur préféré est Anton Bruckner) avec des thèmes accrocheurs et des solos de guitares très mélodiques, riches en arpèges. Quand à Sabine Edelsbacher, comme Lanvall le dit lui-même avec insistance, celle-ci demeure plutôt "angélique", son timbre clair et lyrique est assez exceptionnel.
L'album compte plusieurs ballades magnifiques (trois en fait), en particulier l'irrésistible "as far as eyes can see" mais force est de constater que les rythmes rapides sont un peu trop nombreux vers la fin, d'autant plus que la double grosse caisse de Roland Navratil est plutôt mixée en avant… ce qui lassera peut-être certains.
Point d'orgue de l'album, le long "red ball in blue sky" qui s'étale sur plus de 9 minutes réserve un peu plus de surprise pour la fin. On y retrouve l'excellent ex-chanteur de Royal Hunt, D.C. Cooper. C'est un vrai régal, cumulant non seulement des thèmes très forts mais des rebondissements et changements de rythmes qui tiennent l'auditeur en haleine. On notera d'ailleurs quelques références à Royal Hunt (genre rythmes linéaires rapides et solos de claviers passionnés) mais le résultat est meilleur à mon humble avis. On en voudrait évidemment davantage dans cette veine. Lanvall est un compositeur et un instrumentiste de talent, il l'avait déjà prouvé avec ses trois albums solos dans les années 90. Il serait donc dommage qu'il s'enferme dans le carcan un peu trop étroit d'une formule certainement originale mais qui possède évidemment des limites.
Si vous avez aimé les deux précédents albums, celui-ci devrait forcément vous plaire. Un bel effort mais on attend davantage de surprises pour le prochain !
Marc Moingeon
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