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Ne serais-ce qu’essayer de tracer le destin de ce groupe anglais légendaire à travers une simple chronique de CD est peine perdue. Il faudra qu’un jour nous écrivions un dossier pour cela (pas vrai, les gars ? Qui s’y colle ?). Robert John Godfrey, claviériste et mentor du groupe depuis ses débuts en 1974, possède d’ailleurs un site Internet très informatif pour les complétistes fous http://www.theenid.com. Je vais essayer, à travers cette chronique, de vous expliquer en quoi cette compilation, couvrant 32 années de carrière, est exceptionnelle pour découvrir ce groupe.
"Britain's best kept secret", ainsi était qualifié le groupe par ses pairs. En effet, il n’obtiendra jamais les faveurs du public britannique, essuyant durant 30 ans les pires critiques (et Dieu sait que les anglais ont la dent dure quand il s’agit de descendre, isn’t it ?). Cependant, certains médias ont tout de même salué l'extraordinaire persévérance et talent du groupe, tel Time Out, qui qualifiait le groupe de "The Orb Meets Pink Floyd Meets The Berlin Philharmonic". Quand au prestigieux magazine The Guardian, voici ce qu’il écrivait : "Le seul groupe de la planète à avoir fusionné avec succès musique rock avec la puissance et la dynamique de la musique classique symphonique. Ce sont des maîtres absolus de leur art et leur réussite sur plus de 20 ans de travail créatif les met à part de tout autre groupe dit progressif". Ca laisse sans voix, n’est-ce pas ? Alors qu’en est-il de ce double CD, renfermant pas moins de 2h24 de musique ! Spécialement préparé par Robert John Godfrey, cette anthologie progresse sur une carrière riche de plus de 34 œuvres (si mon calcul est correct, j’ai dénombré 11 ½ albums studio, 5 ½ compilations, 2 live, 4 albums retravaillés et enfin pas moins de 11 enregistrements du fan club (principalement des cassettes et des vinyles) ! La compilation, extrêmement bien conçue, présente 21 morceaux sous forme chronologique, avec, en général 1, 2 voire 3 morceaux représentatifs d’un même album.
Elle démarre en 1975 avec "In the region of the summer stars", l’album fondateur du groupe, retravaillé en 1984, entièrement instrumental (comme tous les albums du groupe jusqu’en 1982), qui existe sous 4 labels et formes différentes (Decca, CBS, EMI et enfin Inner Sanctum). C’est l’un des disques le plus populaire du groupe en public. Une splendeur totale (écoutez ce boléro d’ouverture pour vous en convaincre !).
Suivra "Aerie fairie nonsense" en 1977, album instrumental retravaillé en 1998. Une féerie romantique aux proportions wagnériennes, pas moins. Contient le poème épique "fand", qui donnera son nom au fan club du groupe.
"Touch me" en 1978 (retravaillé en 1983), premier album pour Pye Records est de la pure musique classique. Il contient les plus ambitieuses compositions du groupe.
"Live at Hammersmith (Vols I & II)" enregistré en 1979 devant un Hammersmith Odeon plein à craquer ne sortira qu’en 1983. Un disque pourvu d’une atmosphère géniale.
"Six pieces" (1980, retravaillé en 1983) contient six portraits musicaux des membres du groupe de l’époque. Musique classique romantique et optimiste.
"Something wicked this way comes" (1982) sort après le premier split du groupe en 1980. Il marque une nouvelle période en étant le premier disque avec des vocaux. C’est la plus grosse vente du groupe à ce jour et pourtant c’est l’album d’un trio, resserré autour de Robert John Godfrey, claviers, Stephen Stewart, guitares et basse et Chris North, batterie, percussion.
"The spell" en 1985 est un concept album sur le cycle de la vie, principalement instrumental. Toujours en trio, mais avec Dave Storey à la batterie.
"Liverpool" est un enregistrement live de 1986 qui présente la double particularité d’avoir été distribué gratuitement uniquement au fameux concert du groupe de Liverpool et d’être le seul enregistrement contenant le cultissime "nimrod" (c’est d’ailleurs ce morceau qui est inclus ici).
"Salome", la même année, est un autre concept album principalement instrumental, qui fut d’ailleurs joué sous forme de ballet à l’Hammersmith Odeon.
"The seed and the sower" (1988) voit le retour aux formations plus étoffées et sera le dernier album avec Steve Stewart. Considéré comme parmi les meilleures compositions de Robert John Godfrey, inspiré par le livre éponyme de Laurens van de Post, quasiment instrumental, il est à la fois ambiant, atmosphérique et doux-amer.
Il faudra attendre 1994, soit 6 ans, pour "Tripping the light fantastic" enregistré avec un nouveau groupe. Concept album instrumental sur la science et les scientifiques.
Enfin, "The white goddess" en 1998 clôt (provisoirement) l’histoire du groupe. En effet, aucun enregistrement depuis, ça commence à faire long, les gars ! Pour ceux qui possèderaient "Tears of the sun", la précédente compilation du groupe, sortie en 1999 (et qui contenait tout de même un inédit !), sachez que peu de morceaux sont en commun, même si je recommande plutôt "Sheets of blue" dans le sens où il s’agit vraiment de la compilation définitive sur le groupe. Excellente introduction à ce groupe vraiment mésestimé. Maintenant, on attend tout de même la suite de pied ferme…
Renaud "Enidomaniaque" Oualid
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