Every Waking Hour : Writing On The Wall (2010 - cd - parue dans le Koid9 n°74)
EWH est un nouveau groupe des Etats Unis centré sur deux musiciens, Tim Kestle et Paul McLean, qui se sont connus au lycée et qui assurent l'essentiel de la partie instrumentale en étant respectivement guitariste et claviériste. Néanmoins l'album est assez accès sur les vocaux, d'ailleurs sur les trois qui accompagnent le duo, deux sont chanteurs. De l'avis même des principaux protagonistes, le groupe a voulu gommer les aspects dissonants et peu attractifs du progressif. J'en vois déjà qui pensent que l'on est tombé dans une pop atmosphérique avec clavier (que j'aime beaucoup d'ailleurs selon les cas) "facile". Pas du tout : le disque est constitué de côtés progressifs bien typiques, seulement les 8 chansons (de 4'30 à 9'30) qui le composent sont construites avant tout sur des mélodies fortes plutôt qu'un alignement de soli barbants visant à démontrer une dextérité purement technique et une aptitude à produire des circonvolutions complexes et ennuyeuses (sans viser personne en particulier. Qui se sent morveux?). Néanmoins chaque plage tournant en moyenne autour des 7'30, vous aurez compris que le groupe n'oublie pas les passages instrumentaux. Seulement ceux-ci s'avèrent tout à fait bien échafaudés et sans longueurs et digressions inutiles. Quelque part il s'agit d'un prog 70's dépoussiéré comme j'aime à le dire, mais qui, au contraire des Rois des Fleurs et autres Unitopistes, est plus tourné vers l'Amérique, ce qui en fait du coup un album plus original que nombre qui atterrissent dans mes oreilles. On y reconnaîtra du Spock's Beard mais, de façon surprenante, aussi du Dream Theater ("arrivederci") et de l'Echolyn, mais surtout un esprit West Coast mâtiné de progressif à la Scapeland Wish ("where the river flows", "spotlight"), groupe, comme vous n'êtes pas sans savoir, j'adore malgré son peu de popularité. Quelques côtés Genesis demeurent néanmoins comme dans le superbe "conspiracy of silence". Cette chanson s'élève à la hauteur des morceaux intimistes du géant du prog, du genre que les fans reprendront tous en c?ur en concert dans une dizaine d'années? enfin c'est tout le bien qu'on souhaite au groupe. On retrouve aussi des inspirations du groupe anglais dans les soli de clavier ("spotlight"). On a affaire à un premier album qui n'est certes pas totalement novateur (qui peux y prétendre aujourd'hui) mais qui est sans défaut et manifestement fort agréable, puissant en émotions et très riche en mélodies. Vous l'aurez compris EWH ne s'inscrit pas dans la catégorie des groupes qui ont inventé un style propre et qui aurait besoin de murir, mais dans un progressif classique qui ne sombre pas dans la banalité avec un album tout à fait abouti, qui ne décevra personne. Lord "prog" One |