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IL y a bien longtemps que je souhaitais écrire quelques mots sur Keith Emerson. Evidemment parce que j'adore ELP et que je considère aussi qu'il s'agit tout simplement pour moi du meilleur claviériste toutes musiques confondues ! .
L'étude de ses partitions révèle des trésors harmoniques parfois assez inattendus, inhabituels .
Ce gars est un génie; non seulement ses morceaux sont très durs à interpréter, mais en plus il y a une énorme difficulté à surmonter au niveau mémorisation. Souvent la main gauche ne joue pas sur la tonalité ambiante. La note dite "fondamentale" s'échappe sous nos doigts fragiles. Le meilleur exemple reste les notes martelées à la fin de "Tarkus". La main gauche joue les notes # fa #do #fa pendant que la main droite joue simultanément les notes fa do fa. C'est puissant, l'effet est saisissant. "Tarkus" qui soit dit en passant tourne en mesure 5/4 et non pas 4/4 comme j'ai pu le voir sur une version synthé sur internet"
Pourtant ce pyromane des claviers, seul devant son piano Steinway, nous livre ici un album très sobre, voire même intimiste par moment. Il y a une recherche permanente de la mélodie.
Emerson nous propose de nouvelles compositions; fort belles d'ailleurs "outgoing tide" avec la main qui frappe les cordes comme dans le "take a pebble" du premier E L P. Le magnifique "blade of grace" initialement composé pendant les séances d'enregistrement du CD "Black moon". Des musiques de film, deux titres jazzy avec basse / batterie dont le "summertime" de Gershwin et de rares enregistrements live, notamment le titre "for Kevin" joué pour les funérailles du regretté Kevin Gilbert.
Il y a aussi le sublime "close to home" issu d'un concert 92 au Royal Albert Hall. Côté inédit ou collector, le "honky tonk train blues" en 76 pour une série TV sur la BBC. Et pour clore ce passionnant voyage, un medley joué par Emerson à l'age de 14 ans.
Je suis atteint d'une " Emersonnite aiguë "; c'est grave toubib ?
Jo Drogo
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