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L’héritage du groupe belge Univers Zéro et son rock dit "de chambre", c’est à dire inspiré par la musique contemporaine de chambre (utilisation d’instruments acoustiques tels que basson , flûte, haut bois, violoncelle…) est ici plus présent que jamais chez Finnegans Wake. Belge lui aussi et expatrié aujourd’hui au Brésil, le pianiste et compositeur Henry Krutzen continue de diriger son groupe "rock" fondé en 1993 pour un quatrième album, double de surcroît. Si le précédent "Pictures" (2002), considéré jusqu’à maintenant comme leur chef d’œuvre, faisant figure quasi unanimement de référence du post R.I.O, était sorti chez Musea, celui-ci le sera par le label Carbon 7, grand spécialiste européen des musiques avant-gardistes. "4th" renoue ici vers plus de symphonisme, pour sonner "rock progressif" au sens strict. Ce qui frappe à l’écoute de ce double album, c’est la beauté des thèmes et la magie qui se dégage des moments les plus acoustiques. Tout y est fluide et clair, malgré une certaine forme de complexité dans l’écriture. L’impulsion rock qui vient le plus souvent conclure les titres ne provoque aucune perturbation sur l’homogénéité des morceaux, bien au contraire. Le travail à la production est plus que soigné. C’est d’ailleurs une des caractéristiques principales de la plupart des productions du label Carbon 7. Krutzen a une fois de plus "humaniser" sa musique en invitant une bonne quinzaine de musiciens brésiliens, offrant ainsi une très grande palette instrumentale, tout en restant dans le registre des musiques contemporaines européennes. Il forme avec le guitariste brésilien Alexandre Moura-Barros le nouveau noyau dur de Finnegans Wake. "4th" est encore une fois l’objet d’un véritable travail d’orfèvre et risque fort de figurer parmi les albums majeurs des musiques progressives de 2005.
Patrick Robinet
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