For Absent Friends : The Big Room (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°45)
Faf est un groupe hollandais en activité depuis 1988, et qui propose un néo-progressif très mélodique. Parmi les 6 albums déjà produits, leur meilleur, en tout cas le plus progressif, est sûrement "Running circles" sorti en 1993. Ce nouvel album comporte 10 morceaux pour une durée de 45 minutes. Donc, pas de longues suites, seulement des chansons assez courtes, sans développement, ni break, mais par contre animées d’un grand sens mélodique. Le chanteur est parti et a été remplacé par Hans Van Lint. D’ailleurs, sa voix ressemble étrangement à celle de son prédécesseur ; c’est-à-dire une voix magnifique, chaleureuse et chargée d’émotions. C’est vraiment le point fort du groupe, car au niveau musical rien de vraiment original : des chansons calibrées, tantôt rock FM, tantôt presque variété façon Phil Collins avec le carcan habituel couplet/refrain sans originalité mis à part peut-être la cinquième qui porte d’ailleurs le titre de l’album où enfin la musique décolle un peu, et où le guitariste nous gratifie d’un solo digne de ce nom. C’est d’ailleurs la chanson la plus longue du disque (plus de 7 minutes). A noter aussi la neuvième intitulée "don’t hurt me" dans un style plus groovy avec sa rythmique entraînante. En ce qui concerne les autres musicos : la section rythmique fait son boulot mais sans grande inventivité ; le claviériste se contente de poser quelques ambiances avec des nappes de claviers et ne se lâche jamais ; le guitariste tire quand même son épingle du jeu en nous distillant quelques sonorités intéressantes. Mais tout cela manque un peu de présence au contraire du chant trop envahissant qui empêche tout développement instrumental. Pour conclure, je dirais que "The big room" n’est sûrement pas le meilleur album de Faf, en comparaison de "Running circles" ou "Both world" beaucoup plus néo-prog. Bien sûr, la musique est accrocheuse et agréable à entendre, mais ne possède pas assez d’ambition pour intéresser l’auditeur à long terme. Bref, si vous n’avez pas envie de vous prendre la tête et seulement flatter vos cages à miel, ce disque est pour vous. Remy Bessouat |