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On peut véritablement parler de come-back à propos de ce nouvel album de Patrick Forgas. En effet, si le multi-instrumentiste et compositeur a sorti "L'oeil" (1990) et "Art d'écho" (1993) chez Musea, c'est plutôt à sa toute première oeuvre "Cocktail" (1977) que se rattache "Roue libre". Cet album, qui marque la création par l'équipe de Big Bang d'un nouveau label, Cosmos Music, se situe en effet dans la grande tradition de l'école de Canterbury, dont Forgas s'est toujours revendiqué, au point qu'il fut jadis surnommé le "Robert Wyatt français". Changement de taille : Forgas délaisse ici le chant pour se concentrer sur son rôle de batteur, et propose une musique totalement instrumentale, entouré d'une équipe d'instrumentistes surdoués. On y retrouve Mireille Bauer, l'ex-vibraphoniste de Gong, Stéphane Jaoui, autrefois calviériste de Xaal, Philippe Talet, bassiste réputé sur la scène jazz-rock (Abus Dangereux) et vieil acolyte de Forgas; et deux inconnus prometteurs, Mathias Desmier, guitariste au style très réminiscent d'Allan Holdsworth et Frédéric Schmidely, saxophoniste (également flûtiste) qui saura rallier les réfractaires à l'instrument.
Au menu, trois compositions, dont deux d'environ vingt minutes, qui évoquent tour à tour National Health, Caravan, le Soft Machine de "Third" ou "Six" ou le Gong de "Gazeuse !".
Musique complexe et foisonnante, qui reste cependant accessible grâce à un talent mélodique exceptionnel. A découvrir d'urgence !
Laurent Métayer
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