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Frameshift, c'est le nouveau projet auquel participe James La Brie. Il est l'œuvre d'un jeune multi-instrumentiste, Henning Pauly, qui a composé son album dans le but de le faire chanter par le vocaliste de Dream Theater.
Pour une première expérience musicale, on ne peut qu'être sidéré par la maîtrise et l'écriture de l'ensemble du disque.
On comprend d'emblée à quel point LaBrie s'est senti impliqué dans Frameshift. Lui, dont le talent est pour le moins sous-utilisé dernièrement au sein de DT, a trouvé en Pauly l'artisan d'un renouveau artistique. En passant, Henning Pauly (comme son frère Eduard qui officie sur le disque à la batterie), est un produit de la prestigieuse université de musique de Berkeley, comme avant lui les musiciens de Dream Theater (à l'exception de Jordan Rudess, diplômé de Julliard).
La grande diversité de "Unweaving the rainbow" offre en effet au chanteur la possibilité de se montrer sous une multitude de facettes différentes tout en lui offrant constamment un challenge vocal. On imagine difficilement n'importe quel vocaliste de talent ne serait-ce qu'hésiter devant une telle offre !
Mais si Frameshift repose grandement sur le talent vocal de JLB, il serait très injuste de reléguer l'aspect instrumental de l'album au second plan pour autant.
D'autant que Henning, en touche à tout facétieux, prend un malin plaisir à entrecroiser son metal progressif "traditionnel" avec de la pop, du jazz, de la comédie musicale, des rythmes latins et j'en passe, afin que sa musique, implicitement au service du chant, ne tombe jamais dans la facilité. Et loin d'être un simple "accompagnement à tendance progressive", sa musique recèle de grands moments de surprise et d'émotion, des solos arrivant d'on ne sait où qui pour autant ne nuisent pas à la dynamique des titres, des introductions guitare/piano envoûtantes sur le magnifique "message from the mountain" (probablement le meilleur titre de l'album), et des mélodies en constant renouvellement.
Certes, tout n'est pas parfait, et "in your eyes" est là pour le prouver, avec une mélodie plutôt mièvre, et un intérêt limité au long des ses 2:43. Mais hormis ce titre somme toute marginal, tant par sa qualité que par sa longueur, on ne trouvera pas de faute de goût sur "Unweaving the rainbow". A l'inverse, on écoutera le talent d'une jeune multi-instrumentiste autant à l'aise avec pianos et claviers que guitares ou basse au service de la voix impressionnante d'un James La Brie en grande forme.
Evidemment, si c'est une voix qui ne vous plaît pas, je ne vous conseillerai pas ce disque, bien qu'il y chante comme nulle part ailleurs.
Quant à ceux, nombreux j'espère, qui l'apprécient, vous saurez ce qu'il vous reste à faire. Henning Pauly vient de lancer un pavé dans la mare, et il faudra rester attentif à ce qu'il fera dans la suite de sa carrière.
Daniel Beziz
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