Fruitcake : Power Structure (1999 - cd - parue dans le Koid9 n°29)
Comparée à sa voisine la Suède, la Norvège est assez discrète dans le domaine du progressif. Mais sans aucun doute, elle peut compter sur les musiciens de Fruitcake, pour véhiculer une image intéressante et de qualité. Un an après "One more slice", les voici donc avec 9 nouvelles tranches de 4 à 8 minutes dont la teneur est majoritairement instrumentale, et on leur donne entièrement raison car c’est dans ce domaine qu’ils excellent. Les parties chantées (assurées par le batteur et compositeur Pal Sovik) sont bien interprétées et dans un anglais vraiment irréprochable, mais peuvent inciter les plus critiques d’entre nous à faire remarquer qu’elles sont dans l’ensemble un peu monocordes. Mais elles sont tellement discrètes en quantité que ce léger bémol ne doit aucunement vous empêcher de goûter à ce gâteau de fruits (mais oui, en anglais ça se dit "FruitCake" ! Warf ! Warf ! Décidément rien de tel qu’un bon jeu de mots bien senti pour remettre de bonne humeur un lecteur un peu endormi par la lecture des chroniques de mes collègues... Mais non, je plaisante bien entendu, les gars .Ne vous fâchez pas... Aïe... Aïe... Bon, je me suis un peu égaré, mais je reprends mon article). Le groupe semble avoir stabilisé ses effectifs puisqu’on retrouve la même composition que la dernière fois, mais il s’est cette fois-ci adjoint les services d’une charmante flûtiste dont les apports, trop rares peut-être, sont toujours superbes et empreintes de mélancolie. Une mention spéciale au guitariste qui nous gratifie en permanence d’interventions très réjouissantes. Les claviers quant à eux ne sont pas en reste, car le son de Moog est omniprésent. Voici donc un album certes sans esbroufe et dépourvu de velléités expérimentales, en comparaison aux Flower Kings par exemple, mais dont les développements superbes méritent assurément le détour. S’il y avait des souhaits à formuler pour leur prochaine production, ce serait qu’ils essaient de s’extraire du format court des morceaux et de trouver un chanteur un peu plus expressif, ou alors qu’ils explorent davantage la voie des instrumentaux (comme ici le très réussi et bien nommé "this one will make us rich"). Nous aurions à ce moment affaire à une des formations les plus talentueuses du moment. M.Fligny |