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Galahad : Empires Never Last (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°64)

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Il aura fallu attendre 5 ans pour que le groupe anglais donne une suite au superbe "Year zero", un des meilleurs albums de 2002. C'est à un Galahad métamorphosé que l'on a affaire depuis cette époque et "Empires never last" ne viendra pas me contredire. Le résultat est à la hauteur de l'attente. Le groupe a acquis une maturité et une qualité d'inspiration qui le place désormais au rang des meilleurs groupes de rock progressif.

Ce nouvel album, dont les textes sont axés autour du thème du Déclin (celui des civilisations), possède une nuance particulièrement sombre et dramatique. Contrairement à "Year zero" qui contenait vraiment beaucoup de sections instrumentales, "Empires never last" est davantage centré autour des mélodies vocales inspirés du chanteur, même si les parties instrumentales ne manquent pas, loin s'en faut. Chaque morceau contient des thèmes très forts qui pourraient servir de musiques de films parfois. Galahad a acquis un sens de la puissance dramatique, des contrastes saisissants, qui est assez remarquable. La plupart des morceaux possèdent une teinte à la fois sombre et grandiose, d'où ressortent des influences classiques assez nettes, mélangées au rock (voire au hard rock) et à la musique électronique.

En plus la production de l'album est absolument excellente, à la fois très claire et puissante, pleine de chaleur et de profondeur.

On pourrait rapprocher Galahad de IQ, en raison de leur goût pour les atmosphères sombres. Le groupe a tendance à installer des climats plutôt que de jouer sur des parties solistes alternées. Les musiciens de Galahad ne sont pas des virtuoses et ils le savent. Ils ont cependant acquis une solide maîtrise de leur art et ils savent s'en servir. Le batteur Spencer Luckman par exemple est bien plus technique qu'à ses débuts et son jeu carré mais nuancé est bien mis en valeur ici. Roy Keyworth préfère se concentrer sur les riffs, qu'il a tendance à aimer saccadés et dramatiques (il joue de plus du mellotron), mais il sait aussi nous offrir un beau solo mélodique de temps en temps. Le bassiste Lee Abraham offre un support essentiel avec son jeu puissant (le son caractéristique d'une Rickenbecker, peut-être). Dean Baker aux claviers est toujours un atout essentiel, avec sa large palette de sonorités réalistes et plus synthétiques, qui mélange piano classique, orgue Hammond ou d'église, sonorités de mellotron, différents timbres de cordes d'une profondeur saisissante, chœurs, textures purement synthétiques, séquences et autres bruitages électroniques typés années 70, etc. Les orchestrations de claviers sont vraiment magnifiques sur ce disque ! Et puis il y a la voix terriblement expressive et claire de Stuart Nicholson qui caresse, vibre, scande, murmure, dramatise parfois… Il est particulièrement impressionnant sur le titre le plus long "I could be god" (14 minutes) avec un extrait du fameux discours de Martin Luther King inséré dans une de ses parties planantes. On compte aussi quelques invités : on a trois choristes féminines, Karl Groom joue un très beau solo de guitare et une partie acoustique, tandis que Clive Nolan joue un petit peu de dulcimer synthétique.

L'album dure plus d'une heure pour seulement 7 morceaux. Le groupe semble de plus en plus à l'aise dans un format de chanson de 10 minutes (et plus) et ne pas se soucier de paraître plus consensuel. Et c'est tant mieux car on ne s'ennuie pas sur ce disque inspiré et bien équilibré.

"Empires never last" est sans doute le meilleur album de Galahad et l'un des meilleurs albums de l'année, indispensable à tous les amoureux d'un certain style de rock progressif symphonique et dramatique dont Marillion jadis, IQ et Pallas aujourd'hui, sont les fers de lance. Chapeau bas !

Marc Moingeon




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