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Glass est un groupe américain découvert par beaucoup en 2004 seulement, grâce à la réédition Muséenne de "No stranger to the skies", double CD regroupant des morceaux enregistrés par le groupe entre 1973 et 1977 et jamais publiés (cf. Koid’9 n°51). L’album "Illusion" marqua la reformation (annoncée et espérée) du groupe en 2005 et constitue une pièce de choix dans toute discographie progressive qui se respecte. Je l’ai d’ailleurs amplement chroniqué dans le Koid’9 n°56. Je ne vais donc pas refaire un historique du groupe, comme je l’avais fait à l’époque, mais juste rappeler que ce projet musical est né dans les années soixante-dix grâce aux frères Sherman (Greg, claviers, Grand Piano et Jeff Sherman, basse, claviers, pédales basse, tape loop samples) et au batteur Jerry Cook. A l’époque, aucune maison de disque n’en voulu, même en Grande-Bretagne, où ils s'expatrièrent pourtant ! Bref, il s’agit véritablement d’un "miracle" musical, car ce groupe était considéré comme mort et enterré par les quelques aficionados qui connaissaient son existence. Et voilà qu’il est reformé, qu’il enregistre un album studio, qu’il donne des concerts et qu’il en publie le fruit ! Cet album, vous l’aviez deviné, est enregistré en concert mais pas n’importe quel concert puisqu’il s’agit d’une compilation de trois concerts, deux donnés au Progman Cometh en 2002 et 2003 et, en bonus track, un extrait du Baja Prog 2002. Les concerts donnés au Progman Cometh sont réputés pour réunir aux Etats-Unis la plus large participation de musiciens issus de la fameuse école anglaise dite de Canterbury. De nombreuses légendes canterburiennes ont d’ailleurs joué en concert avec le groupe : Elton Dean, sur les 3 premiers morceaux (ex- Soft Machine, repose en paix, nous t’aimons tous), Hugh Hopper (ex-Soft Machine et Soft Machine Legacy) et Richard Sinclair sur le 4eme morceau (ex- Caravan/ Hatfield and The North). Le groupe a aussi joué, lors de ces concerts, avec les deux frères Bill et Paul Kopecky (4ème morceau). Il est à noter que la majeure partie de ce disque est inédite, ce qui est un plus conséquent, lorsque l’on sait que certains boudent les live (vu le prix des CD, cela se comprend aussi). Le gros morceau est la prestation du 16 août 2002 au Moore Theater à Seattle, Washington, qui comporte deux sets distincts. Le premier set, commence par les vingt minutes de "dedicated to Mike (but we can’t find him)". Vous l’aurez compris, l’influence des groupes de Canterbury est plus que présente et il s’agit d’un festival de claviers “vintage”, de saxophone et de percussions. Le morceau suivant, intitulé "Miles, Monk, Elton and Mom" donne le ton, nous sommes entre (fins) connaisseurs. Le deuxième set, d’une durée de 21 minutes, voit la suite "the catch" être jouée dans son intégralité. Tiré de la prestation du groupe l’année d’après, toujours dans la même salle, le morceau "big sur 9-14-2000" (drôle de titre) d’une durée de près de onze minutes suit. Enfin, le bonus est composé du seul morceau déjà connu "no stranger to the skies" (9 :22), joué au Baja Prog, le 6 mars 2002 au Araiza Hotel, à Mexicali, Mexico. Musicalement, si vous êtes réceptif à la musique des groupes précités et à tout ce qui touche à l’univers si particulier des groupes dits de Canterbury, vous serez aux anges, puisque tout est là, intact et si neuf que l’on croirait qu’il s’agit d’une découverte. Un grand groupe, écrivais-je à la sortie des deux précédents disques, je crois que je vais encore devoir me répéter, argh !
Renaud Oualid
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