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Phillipe Douste-Blazy, notre charismatique ministre de la santé (antiphrase) a trouvé la solution pour terrasser l?hydre monstrueux de la canicule (métaphore facile) : le brumisateur. Cette incarnation du centrisme conquérant (périphrase) eût été mieux inspiré à la lecture de Koid?9 (bon sens doublé de bon goût) : il y eût rencontré une équipe sympathique et compétente, surtout moi (autosatisfaction), et -qui sait ?- trouvé une alternative au vaporisateur : Haddad dont Musea vante les vertus rafraîchissantes. Accompagné d?un pastis vespéral, "Ars longa vita brevis" se déguste en effet volontiers. N?y voyez pas là procès en quelconque légèreté, la musique d?Haddad est plus profonde qu?il n?y paraît : passé sa découverte, elle demeure de qualité, teintée de saudade. Oh, pas de quoi susciter l?effusion lacrymale ; plutôt distiller l?impression diffuse d?une vie trop courte (vita brevis). Les racines brésiliennes du groupe jouent évidemment ainsi que l?influence, digérée, de Camel époque "Breathless". Pas d?esbroufe ici, y compris quand les claviers virevoltent (tout au long du disque) ou les guitares s?expriment. L?auditeur éprouvera du plaisir à l?écoute de morceaux facilement accessibles, jamais futiles et essentiellement instrumentaux. Cependant, lorsque le chant intervient (en brésilien), il n?agace jamais et valorise l?ensemble ("ismalia"). Fort de son expérience (le groupe existe depuis près de quinze ans), Haddad propose un disque concis (45 minutes), abouti. De Copacabana à Berk bronzez progressif, écoutez Haddad et foutez Mémère à l?hospice (ne culpabilisez plus, un brumisateur l?y attend).
Note : 4/5
Stéphane Müller
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