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Ca fait longtemps qu’on en parle. Happy The Man, le groupe que le claviériste Kit Watkins avait quitté à la fin des années 70 pour jouer avec Camel, a été réactivé il y a déjà quelques années. L’idée était initialement de participer à des festivals progressifs américains. Mais la pression des fans a été trop forte pour ne pas donner suite à ces concerts nostalgiques. Ainsi, les rumeurs ont enfin cédé la place à la concrétisation du projet. L’objet existe. C’est ce nouvel album. Oui, Happy The Man est redevenu un vrai groupe productif. De plus, le label Inside Out a bien fait les choses avec un superbe digipack et une pochette dont le style surréaliste et futuriste s’inscrit dans la lignée des deux premiers albums (on retrouve en particulier le petit garçon qui jouait avec ses petites sphères de "Crafty hands"). Bref, les décennies ont passées mais l’esprit reste. On retrouve donc les vétérans Frank Wyatt, Stanley Whitaker et Rick Kennell accompagnés par deux nouvelles recrues : David Rosenthal qui remplace divinement bien Kit Watkins et Joe Bergamini qui a pris les baguettes de Ron Riddle. Musicalement, rien n’a changé. Comme si rien ne s’était passé. Comme si Watkins était encore là. Oui, c’est bien de cela dont il s’agit. Toujours la même classe et ce feeling que font que la musique d’Happy The Man est si belle, mariant à la perfection complexité et invention mélodique. Mêmes sons subtiles de claviers analogiques qui restera la principale marque de fabrique du groupe américain. Seulement voilà, il y a un hic. C’est plus fort que moi. Quand un groupe progressif commence à se répéter, ça me donne des boutons. Surtout si c’est pour faire du quasi auto plagiat. Et c’est franchement le cas sur au moins trois des onze morceaux. Autant je comprends que faire du Happy The Man est légitime mais de là à reprendre presque les mêmes thèmes que les opus précédents… Il est vrai que nous l’avons bien cherché. A force de réclamer le retour du groupe mythique, il ne faut pas maintenant s’étonner du résultat. Mais ne noircissons pas trop le tableau. "The muse awakens" est un album plus qu’honnête. Il confirme simplement la classe d’Happy The Man sans dépasser la force inspiratrice de l’album éponyme de 1977. Ainsi, pour tous ceux qui n’ont jamais entendu parler de ce groupe désormais culte, cet album fera carrément office de référence. Pour les autres, ce sera une pierre de plus ajoutée à un édifice discographique déjà bien solidement bâti.
Patrick Robinet
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