Hermetic Science : These Fragments I Have Shored Against My Ruins (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°67)
Edward Macan est une figure méconnue de notre milieu en France mais fort connue à l’étranger puisqu’il a écrit en anglais plusieurs livres traitant du progressif (dont le fameux "Rocking the classics : the english progressive rock movement & the counterculture" faisant désormais autorité), en plus de son activité de musicien avec Hermetic Science. Musicien hors pair prenant en charge les claviers mais aussi toutes sortes de percussions diverses, il œuvre ici, pour son quatrième album, en trio. Il est donc épaulé par deux musiciens, Jason Hoopes, basse et guitare six cordes, et Angelique Curry, batterie et percussions. L’originalité des œuvres de Macan est qu’il utilise principalement des instruments percussifs comme le vibraphone ou les marimbas pour créer une ambiance progressive. C’est bien le seul groupe à ma connaissance à œuvrer de la sorte et rien qu’en terme d’originalité, il se doit d’être éminemment salué. Entièrement instrumentale, la musique délivrée par le trio est assez complexe pour être difficilement assimilable rapidement. C’est notamment ce qui fait aussi son charme. Constitué de 7 morceaux (de 1 à 15 minutes), ce disque ne manquera pas d’interpeller les amoureux d’ELP dont Macan est un grand fan (il reprend d’ailleurs souvent des œuvres du trio dans ses albums, exception faite de ce dernier opus). Un ELP qui serait nettement plus jazzy et plus acoustique, terriblement mélodique et bien moins remuant ! Amateurs d’orgies de guitares et de claviers, passez votre chemin. Nous sommes ici dans un monde féerique, bercé par les sons magiques du vibraphone. A réserver en priorité aux amateurs de percussions (c’est un véritable festival tous azimuts). A noter enfin que la magnifique pochette de l’album vous dira sûrement quelque chose puisqu’elle est signée par l’ineffable Paul Withehead, auteur des plus belles pochettes de Genesis et qui contribue pas mal au progressif avec ses peintures toujours inspirées. Une façade qui sied bien à la musique éminemment romantique du trio californien même s’il n’existe aucune filiation avec le groupe anglais (même si je parie que Tony Banks adorerait les circonvolutions de Mr Macan !). Renaud Oualid |