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IO Earth : IO Earth (2010 - 2 cd - parue dans le Koid9 n°74)

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Des cris de baleine. L'Océan. Une voix féminine et céleste. Bienvenu dans le monde d'Io Earth. On croirait qu'on vient de passer le seuil d'un magasin "Nature et Découvertes". Bâillement et coup d'?il sur le CD. Il est double. Arrgh  ! Noooooonnn  ?! Non. Tout n'est pas sur ce moule et c'est tant mieux. Après une "introduction" aussi doucereuse qu'ennuyeuse, une guitare incisive vient enluminer "storyteller". Bon, il faut qu'on vous dise  : le premier CD est divisé en deux parties  : "Water" puis "Earth", et le CD 2 se nomme "Air". Vous voyez le topo. Il y a du concept "planète" dans l'air et on n'avait pas tort dès les premières secondes de se croire dans une BO de Green Peace. Io Earth est né de la mise en commun d'un projet musical de Dave Cureton et Adam Gough, deux potes de Birmingham depuis l'adolescence. Ils ont en charge tous les instruments, notamment la guitare pour Dave et les claviers pour Adam, sont aidés par la basse de Marc Williams, la batterie de Richard Cureton, les cuivres à Steve Trigg. Enfin, les vocaux et vocalises reviennent aux femmes  : Claire Malin et Louise Graggins, qui apportent fréquemment une couleur asiatique à l'ensemble. Quant à l'ensemble de l'?uvre, il a été supervisé par Steve Balsamo, célèbre chanteur de "Jesus Christ Super Star" et de "Notre Dame de Paris", pour les amateurs de comédies musicales, dont nous ne sommes pas et auxquelles on peut penser parfois comme dans le commercial "come with me" resservi autrement dans le deuxième CD? Plusieurs écoutes de l'ambitieux tour de terre dévoilent de belles influences  : on pense au Camel période "Dust and dreams", au Floyd de "Atom heart mother", à Mike Oldfield, à Renaissance, à Enya mais aussi à Miles Davis (!) et Vangelis. Une sorte de très vaste brassage de la prog' au jazz et c'est effectivement ce qui est proposé durant une heure et demie. On passe également sans détour par l?opéra (avec castra), l?électro, la symphonie et la musique d?ascenseur. On l?a vu cette languissante démonstration nous ennuie globalement malgré quelques saillies ("feee", "light and shade"), mais ce n?est visiblement pas le cas de tout le monde puisque ce disque intrigant et à très large spectre a obtenu en Italie le prix du meilleur premier album, ce qui peut se comprendre. Alors, faites-vous une petite idée et prenez votre temps, dans le sillage de Monstro? (La baleine)

Jean-Marie Lanoë




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