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Andromeda : 2=1 (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°46)

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Faut-il voir derrière le titre de cet album, si provocateur soit-il envers les plus élémentaires lois mathématiques, l’annonce d’un nouveau départ ? S’agit-il de la volonté de remettre les compteurs à zéro ? Comme si la bande de vikings menée par le guitariste prodige Johan Reinholdz considérait ce deuxième et nouvel album comme son premier. Tout à fait plausible lorsqu’on considère que "II=I" est le véritable point de départ de l’implication du chanteur David Fremberg au sein d’Andromeda. En effet celui-ci n’avait été recruté que bien après l’enregistrement de "Extension of the wish", premier galop paru en 2000 sur un petit label suédois. Et bien qu’à la suite de son recrutement, il devait y poser à son tour ses propres parties vocales dans une édition double parue chez NTS un an plus tard, le combo avait, à l’époque, fait appel à un chanteur de studio, faute d’avoir pu intégrer de membre permanent à ce poste. Si on considère également le départ du bassiste Gert Daun survenu avant l’enregistrement de "II=I" la quatre-cordes étant tenue par Reinholdz lui-même, et la signature avec un nouveau label distribué par Century Media, on peut penser que le groupe aura souhaité marquer un nouveau début à la carrière d’Andromeda. Une carrière qui pourtant commença sur les chapeaux de roue avec une entrée directe dans la cour des grands du metal-progressif, le propulsant directement au statut de nouveau Dream Theater.

Ce deuxième opus vient renforcer ce sentiment, flirtant avec la classe de leurs grands cousins d’Amérique : pratiquant plus que jamais un métal très appuyé, la virtuosité pratiquée à tous les niveaux conduit à des passages instrumentaux de haute volée. Ce qui pourrait bien souvent passer pour une démonstration technique est équilibré par un sens aiguisé de la composition liant structures alambiquées et mélodies redoutablement efficaces. Là où la production de "Extension…"était glaciale et clinique, le travail réalisé par Martin Hedin, le clavier du groupe, est remarquable : le son à la fois organique et chaleureux restitue avec efficacité tout l’impact recherché par les compositions, leur puissance demeurant intacte. La batterie de Thomas Lejon est particulièrement bien mise en valeur, d’autant que celui-ci abat un travail phénoménal. Le batteur, tenant également ce poste avec brio au sein de A.C.T. se montre tout à fait digne d’un Portnoy, voire le dépasse largement question feeling. La paire Hedin/Reinholdz se montre tout à fait complémentaire, les joutes instrumentales dont ils sont capables transcendant littéralement des arrangements échafaudés avec précision et d’où les idées fusent à une vitesse ahurissante. Seul point faible d’importance, le chant de Fremberg qui, bien qu’évoluant dans un registre original par rapport aux stéréotypes du genre ("this fragile surface") peine à trouver sa place sur certaines parties moins accrocheuses ("two is one"). Un sentiment qui peut procurer chez l’auditeur une impression de confusion provoquée également par l’hermétisme naturel qu’induit une telle densité. Heureusement certains passages plus aériens viennent équilibrer l’intensité générale : les délicats arpèges de piano de "castaway" ou l’intro du très progressif "one in my head", vibrant clin d’œil de Reinholdz à un certain John Petrucci. Il devient alors clair qu’un tel album nécessite plusieurs écoutes afin d’en retirer tout ce qu’il peut avoir à offrir. Une preuve que le groupe suédois, déjà parvenu à maturité, en a encore sous la pédale et que le meilleur reste sans doute à venir.

A quand le deuxième album ?

Eric Verdin




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