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Après le magnifique "Notes from the past", Kaïpa nous offre ce "Keyholder", rempli à ras bord (78 minutes) de musique de pur progressif. On ne change pas une équipe qui gagne, donc nous retrouvons Hans Lundin aux claviers et principal compositeur avec Roine Stolt à la guitare, son compagnon des Flower Kings, Jonas Reingold à la basse, Morgan Agren à la batterie, le chanteur de Ritual, Patrik Lundstrom aux vocaux, ainsi que Aleena pour le chant féminin. Si le line up est le même, il faut bien reconnaître que la musique présentée ici est très réminiscente des Flower Kings, beaucoup plus que le précédent album. Le même défaut s’applique ici, le fameux syndrome du "je joue, je me fais plaisir mais je fais du remplissage". On a l’impression que les musiciens se regardent jouer, font de l’autosatisfaction, d’où l’ennui qui guette au milieu de l’album. sans doute à cause d’un manque de variété. Pourtant, certains morceaux sont très réussis mais l’influence de Stolt est vraiment trop présente. Ceci pourrait être un album des Flower Kings avec un autre chanteur ; la même sonorité, la même construction des morceaux, tout rappelle ce fameux combo. L’album commence pourtant très bien avec "lifetime of a journey" et son intro mixant à la fois Yes et Queen, puis virevoltant dans tous les sens, rendant ce titre bien mouvementé. "A complex art of work" se développe sur 12 minutes et c’est la splendide voix de Aleena qui prend divinement la relève. Les mélodies et les lignes vocales sont splendides (et très proches des Flower Kings) mais on a déjà entendu cela auparavant. Même les paroles semblent faibles ; par exemple, le mot "flower" est répété une demie douzaine de fois dans tout le disque. La deuxième partie du titre est plus décevante car rattachée artificiellement. Et ce n’est pas le troisième morceau, "the weed of mankind" qui va améliorer les choses. C’est la même recette ! Il faudra attendre "end of the rope" qui lui est beaucoup plus "heavy" pour se réveiller avec de jolis développements, puis "across the big uncertain" et son très beau duo Lundstrom/Aleena. "Distant voices" est très Yes dans la façon dont les voix se répondent, et quant à "otherworldly brights", il termine l’album d’une façon plus agressive dans le chant. On y trouve une superbe mélodie et la partie finale lyrique est grandiose. "Keyholder" reste très agréable à écouter. Il est vrai que l’on a pas affaire à une bande d’amateur. Cependant Kaïpa gagnerait à faire quelque chose de plus original, notamment en exploitant un peu plus la magnifique voix de Aleena, et en évitant de se répéter. Si vous êtes fan du monde de Roine Stolt, cet album comblera vos espérances. Pour les autres, mieux vaut se le faire prêter avant de l’acheter.
Fred Natuzzi
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