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"Le meilleur live de rock progressif de tous les temps !". Telle avait été ma réaction à l’annonce de la réédition par Legacy du mythique "Two for the show". Ce qui m’avait valu le sarcasme de certains. " Et "Seconds out" qu’en fais-tu ?", m’avait alors lancé le pétillant Renaud Oualid. La douce Laure Dofzering quant à elle, exhortait les visiteurs du site Koid'9 à me jeter des cailloux par mail. C’est bien la réédition (et pas la version originale) qui avait suscitée chez moi un tel enthousiasme, car quel autre album live historique a vu sa durée doublée à l’occasion de son remaster ? Pas "Seconds out" (excellent disque au demeurant) en tous cas ! Cet album est bien loin de représenter l’intégralité du répertoire interprété lors des tournées "A trick of the tail" et "Wind and wuthering". Un seul extrait de ce dernier –"afterglow"- c’est du foutage de gueule !! Il existe des bootlegs de l’époque bien plus complets. Mais revenons à nos moutons… La présente réédition de "Two for the show" comporte pas moins de 11 titres supplémentaires (sur un second CD) aux 13 titres de la précédente édition. Waouh !!! Et pas n’importe lesquels… La version originale de "Two for the show", pourtant à l’origine double LP, tenait plus du "best of" avec son lot de tubes ("song for America", "point of know return", "carry on wayward son", "dust in the wind", "the wall", "icarus"…) que de la véritable prise de risques, même si l’on retrouvait avec joie des versions dynamitées des fresques prog "journey from Mariabronn" et "magnum opus". C’était déjà un très bon album, remarquez. Avec ses enchaînements remarquables de "portrait" et de "carry on" ; ses versions acoustiques de "dust in the wind" et de "lonely wind" mêlées à des soli de guitare sèches et de piano ; son mélange de "mysteries and mayhem", de la partie instrumentale de "lamplight symphony" et de "the wall". C’était bonnard, mais on restait sur sa faim ! Ce coup-ci, Legacy (aidé du producteur d’origine Jeff Glixman), au grand étonnement des fans et du groupe lui-même, a redécouvert tout ce qui avait été écarté à l’époque, dans un état de conservation parfait : du même tonneau sonore que la version éditée. On retrouve déjà le sublime "closet chronicles" présent sur le double-LP, mais écarté faute de place de la 1ère édition CD. Et on découvre des versions incroyables d’autres fresques prog. "Hopelessly human" s’ouvre sur les accords de "incommudro", alors que les magiques "cheyenne anthem" et "miracles of nowhere" nous transportent dans un monde parallèle. Mais ce n’est pas tout ! Legacy nous offre également le très emersonnien "the spider" (l’instrumental de "Point of know return") couplé à un solo de batterie de maître Ehart. Et puis, il nous prouve que Kansas n'était pas seulement prog. Ecoutez cette version dynamitée de "child of innocence" avec cet instrumental speedé introductif : du grand hard ! Et ça continue avec "belexes" ; le blues à rallonge "lonely street" ; les boogie "down the road" et "bringing it back" ; le pétaradant "sparks of the tempest"… Ce remaster économique, piochant les meilleurs titres des 5 premiers disques, est l’album définitif de Kansas. S’il ne fallait que deux arguments de vente de ce somptueux digipack au livret intéressant, je laisse la parole de l’au-delà à Elvis et à Carl Perkins : "one for the money, two for the show…".
Cousin Hub
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