(680 mots dans ce texte ) - lu : 1087 Fois
Avec "le couteau suisse" qui ouvre l’album on reconnaît aussitôt l’ambiance, le son et pour tout dire la patte de Tristan sur une farandole de mots qui passe du Je au Jeux (de mots bien sûr) signée par Le Père même si on n’est pas véritablement dans l’esprit général de ce nouvel opus de Ange. Cet "anachronisme" d’ailleurs permet de mieux apprécier la beauté de ce CD à nul autre Ange comparable (tant pis pour les intégristes invétérés, tant mieux pour le groupe qui évolue en pleine osmose d’année en année !).
Le second morceau, "ricochets", nous offre un joyau où les textes de Christian sont enjolivés par la voix cristalline du Fils, où le rôle de la femme dans ces sociétés féodales est décrit au fil des volutes de synthé, de chorus de guitare et du rythme permanent imprimé par les baguettes de Benoît.
Ambiance jazzie pour l’intro du morceau suivant, le Père nous délecte là encore un texte aux petits oignons et sur une envolée magique d’Hassan, sa voix s’élève au dessus de ses "histoires d’outre rêve" pour nous révéler le pourquoi du "?" (point d’interrogation) titre de l’album. 9 minutes 39 de bonheur avec un final instrumental bien swinguant.
Première pause avec 2 titres où l’amour et le désamour si chers à notre poète prennent aisément leur place sur 10 minutes de maux et de mots en 2 émaux accroche-cœur "j’aurais aimé ne pas t’aimer" et "le cœur à corps".
Le Père nous emmène ensuite sur "les eau du Gange" pour un dernier voyage (puisse ton ultime voyage être le plus tard possible !) appuyé par 2 invités, Guillaume Lebowski au didjeridoo et Emilie Salata à la flûte, plus de 5 minutes de douceur mélancolique et d’exotisme apaisant.Avec le "naufragé du zodiaque" signé Christian Décamps et Hassan Hajdi on change radicalement de style et ça fleure bon le Porcupine Tree du meilleur aloi avec là encore un final à couper le souffle. 9 minutes de bonheur intense !
Le huitième morceau est une véritable perle que le Père a offert à la malicieuse Caro qui de sa voix sensuelle nous délecte d’un pamphlet satyrique sur la place du foot dans la vie des couples, aidée en cela par toute la douceur de l’accordéon d’une autre Caroline (Varlet : celle de Tichot). Derrière les "ombres chinoises" se profile un Benoît Cazzulini qui signe ici la musique et les arrangements et offre ainsi sur un faux rythme lent une part belle à la fameuse rythmique basse batterie avant de laisser Hassan emballer le final à la façon du Chicago Transit Authority de la meilleure époque.
C’est vrai que ce "?" est un album qui met sous hypnose comme ce morceau qui nous dépeint si bien cette TV aseptisée qui nous assène ces soporifiques musicaux à longueur d’antenne et ces désinfos permanentes de 13h00 à 20h00 ! Heureusement l’anti-dépresseur Ange est là et bien là !
Avec son "passeport pour nulle part", Thierry Sidhoum nous plonge dans un univers musical bigarré : une touche de Steve Wilson, une ambiance à la Lo’Jo ou Sinsémilia renforcée par le trombone de Guillaume et la flûte d’Emilie.
Christian reprend les commandes en signant les deux derniers morceaux. "quand est-ce qu’on viendra d’ailleurs" pourrait sans conteste être le hit de ce dernier opus de Ange mais chanter la désillusion de ce monde inique n’inversera sûrement pas la frilosité permanente de nos somnifères médias médiums. Et puis le final "jazzouillis" ne pouvait pas mieux porter son nom : il pourrait passer dans les meilleurs émissions de Jazz, un vrai délice de fin de soirée, de concert……
Mais jusqu’où iront-ils ? 35 ans de carrière et toujours autant de passion, de talent simplement au service du Rêve. Merci Ange et à bientôt sur la route…………..
Luc Lhéricel
Site du groupe
Temps : 0.0502 seconde(s)