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Voici une galette qui nous arrive avec un parfum de vengeance. Le genre de plat qui se déguste froid.
L'initiative de ce projet revient en effet au bassiste Bob Daisley (Ozzy, Black Sabbath, Rainbow, DIO...) et à l'ex-batteur de Uriah Heep (et également d'Ozzy), Lee Kerslake. Les notes de pochette expliquent en effet que sur les rééditions de 2002 des classiques d'Ozzy Osbourne Blizzard of Ozz et Diary of a madman, initialement sortis au début des années 80, les parties qu'assurent les deux compères avaient été retirées et remplacées par de nouvelles lignes de basse et de batterie. Cette mesure faisait suite à un procès intenté aux Osbournes pour défaut de paiement de royalties et de crédit sur les albums. Ambiance.
Bien que la suite des notes précise bien qu'il ne s'agit en aucune manière d'une vengeance, s'appuyant pour cela sur la volonté de Don Airey de réenregistrer certains de ces titres, l'odeur de soufre plane tout de même. Les six morceaux incriminés sont "I don't know", "Crazy Train", "Flying High Again", "Mr Crowley", Tonight" et "Over the Mountain". S'y ajoutent 5 autres titres coécrits par quatre des cinq membres de ce "All Star Band". Car le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y avait du beau monde sur la scène de cette salle du Fox Studios à Sydney en 2004 (tandis que l'album studio a été enregistré en 2003), comme on peut s'en rendre compte sur le DVD Live proposé en bonus avec le CD et contenant les mêmes titres. Aux côtés de la section rythmique de choc déjà citée on trouve Don Airey, donc (encore un ex-Ozzy) aux claviers, le virtuosique Steve Morse (Deep Purple, Dixie Dregs) à la guitare et le chanteur australien Jimmy Barnes. Seul Don Airey n'a pas participé à la composition des cinq nouveaux morceaux.
A quoi faut-il s'attendre avec une telle brochette ? Le bon gros hard qui déménage est garanti sur facture. L'ensemble demeure cohérent et l'alternance entre anciens et nouveaux morceaux se fait harmonieusement, n'en déplaise aux puristes d'Ozzy Osbourne, qui souhaiteraient peut-être entendre Randy Rhoads plutôt que le toujours souriant Steve Morse. Envolées guitaristiques virtuosiques alternent avec le solo d'orgue de Don Airey et la voix de crooner de Jimmy Barnes. Certains des nouveaux morceaux méritent une mention spéciale. C'est notamment le cas de la chanson anti-guerre "In the Name of God", aux accents proches d'un "Kashmir" de Led Zeppelin, donc plutôt lent et émotionnel. "Last Chance", le morceau d'ouverture, met d'emblée dans l'ambiance, avec un riff qui dépote sec et une basse d'une rare efficacité.
Cette réédition trouve sa logique dans le quarantième anniversaire de Deep Purple. Elle ravira tous les amateurs de hard mélodique. A ranger entre coup de sang et vengeance.
BenoĂźt Herr
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