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Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir la réédition de leur premier album de 2002. Manifestement, "L’esprit de l’exil" (voir Koid'9 n°58) a reçu un bon écho partout et s’est suffisamment vendu pour que le renard alléché, consente à tenter l’espoir de la réédition. Ca flatte l’ego de croire que pour une partie, son papier a pu faire avancer le schmilblick. (On peut toujours rêver !!).
Comme je vous le disais il y a trois mois, ce à quoi j’avais eu accès de ce premier album sonnait très jazz-rock, mais ne me semblait pas doté d’une grande personnalité. Eh bien tout faux ! Comme quoi, la seule écoute de samples de 30 secondes peut vous induire en erreur, dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs !
Moins extraverti que "L’esprit de l’exil", il n’offre définitivement pas les mêmes mélanges de sons et de cultures. Notre duo, Luna Umegaki (claviers) et Tsutomu Kurihara (guitare), entouré de deux invités, Toshimi Nagai la basse et Vagabond Suzuki à la contrebasse s’en tient à un jazz-rock de bonne facture, aéré et peu figé, où seule l’efficacité compte.
Beaucoup moins allumé que leurs compatriotes pratiquant le même genre de cette rubrique, LU 7 propose une musique plus directe et sans doute plus mélodique et harmonieuse. Agréable, leur musique s’écoute sans effort et peut être d’un grand raffinement en musique de fond, pour le travail, la détente, etc. Ce n’est pas réducteur, il y a des disques qui se prêtent à ces usages. Pour preuve, il ne veut plus sortir de mon lecteur, à deux mains, il faut que je l’arrache.
C’est du jazz-rock classe, propre sur lui, et on se délecte des parties de guitares et des parties de piano. A signaler l’intéressante réécriture des sonatines 1, 2 et 3 de Maurice Ravel, les grandes œuvres pouvant toujours se métamorphoser et se mettre à tous les goûts, à toutes les sauces souvent avec succès.
Le 10e morceau, "soft nothings", mélange beaucoup d’influences que l’on peut retrouver dans le prog japonais : classicisme, emphase, symphonisme, musique traditionnelle et jazz-rock. Pour ma part, je l’adore. Cette réédition a le mérite de faire figurer un onzième morceau en bonus track "ut O6" datant de février 2006 s’intégrant assez bien dans l’ensemble malgré des programmations assez modernes et un chant à la Grace Jones.
Disque d’une sympathique sobriété…
Bruno Cassan
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