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L?artiste dont je vous cause aujourd?hui, chers lecteurs, a commencé la musique très tôt. Dès 12 / 13 ans, il intègre la classe de guitare classique de Marc Feneck à Arles pendant trois ans, puis c?est la formation professionnelle de l'I.M.F.P. (Philippe Petrucciani, Didier Leboucher) : école de jazz à Salon de Provence pendant un an, ce qui lui permet de passer l'audition d'entrée au C.M.C.N. (devenu le M.A.I. de Nancy) où il prend des cours avec Hassan Hajdi, Manu Livertout, José Barrachina, et assiste à des master-classes avec Shawn Lane, Sylvain Luc? Il obtient alors son diplôme avec une mention spéciale et les félicitations du jury : jury présidé entre autres par Jean Bisello, Laurent Brondel et Pascal Mulot (ancien bassiste de Patrick Rondat), dont il intègre justement le groupe Animal aux côtés de Lol Nico (actuellement Royal Bubble Orchestra) et Doudou Weiss (Johnny Halliday) et avec lequel il écume les scènes parisiennes et françaises pendant près de deux ans (premières parties des Who et des Scorpions notamment). Il est d?ailleurs déjà sponsorisé par les guitares Vigier. Il enregistre aussi une vidéo pédagogique (plans & techniques speed, trash, métal) aux éditions Connection. Après le split d'Animal, il s'installe dans le sud où il intervient dans différentes écoles de musique : Chorus (musiques actuelles), La Lyre (classique), Ecole Municipale d'Arles (direction d'ensemble), Ecole Municipale du Grau du Roi. Il roule désormais en solo et sort son tout premier album, 12 titres très variés, une très belle carte de visite pour celui qui n?est décidément plus du tout débutant. S?il tient guitare, basse, claviers sur l?album, il est toutefois épaulé par de talentueux musiciens : Adrien Pichon (batterie, percussions), Gérard Pichon (piano, synthétiseur), Romain Lepinay (piano sur 1 titre), Laurence Bietiger (voix sur 1 morceau) et Jérôme Moreau (percussions). La grande réussite de cet album est de ne pas aligner les clichés guitaristiques, grave erreur que font bon nombre de six-cordistes, tout contents d?étaler leur science de l?instrument. Ici, l?on sent bien le monstre de guitare, mais ce n?est pas parce qu?il en met plein la vue avec 2000 notes à la minute mais bien parce que tout se tient admirablement. Les mélodies sont tout bonnement excellentes, les morceaux variés (l?on passe d?un morceau cool à une tuerie sans crier gare) et les musiciens tous parfaits. Il est évident que l?artiste a peaufiné son art longuement. Ainsi, blues, jazz-rock, fusion, world et même classique s?entrechoquent dans ces 55 minutes de bonheur musical. Bien sûr, ses influences sont celles de ses maîtres en la matière, j?ai nommé les Satriani, Rondat, mais également Frank Zappa, Shawn Lane, Al Di Meola ou Eric Johnson. A chacun d?aller chercher ici ou là telle ou telle influence, tel ou tel riff rappelant tel ou tel musicien. L?important est que la musique ne sonne pas comme une resucée de x ou y et qu?elle soit totalement en accord avec l?esprit qui s?en dégage. Victor Lafuente aime la guitare, et cela s?entend ! Mais il n?est pas non plus manchot devant des touches blanches et noires et nous le démontre dans quelques morceaux de l?album. Enfin, il semble être aussi à l?aise devant une guitare classique que devant une guitare électrique, comme le prouvent quelques morceaux comme "seize saisons" ou "bailadora", où surgissent ses racines espagnoles. En bref, encore un sacré disque de guitariste et qui plus est, français ! Cocorico !
Renaud Oualid
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