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Courez bande de moules... Courez !
Vers où ? Mais vers ce petit bijou qui renferme enfin du Machin en CD. Machin ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Ha ha... Bon résumons.
Création du groupe en 1975 en Franche-Comté. Stop. Signature chez Masq-Sterne en 1976. Stop. 1er album cette année-là : "Moi je suis un folkeux". Feu rouge (c'est vrai pourquoi toujours des stops dans les télégrammes !?!). Suivent "Tout folkant" en 1977 et "Râles folk" en 1978.
Fin d'interdiction de stationner. Musiciens : Jean-Pierre Robert – guitare, Gilles Kusmeruck – violon/claviers, Tony Carbonare – basse, Jean-Paul Simonin – batterie. Ajoutons le parolier Angel Carriqui. Route prioritaire. Tous chantent et jouent aussi une bardée d'instruments hétéroclites (psaltérion, mandoline, guimbarde, dulcimer, trompette, ukulele, bombarde, saxo...). Parallèlement, les gars de Machin mènent une deuxième carrière en accompagnant Hubert-Felix Thiéfaine (HFT) en concert et sur disque entre 1976 et 1981 (1983 pour Simonin et Kusmeruck). HFT signera également sur le même label en 1977. Les ambiances sont assez voisines bien que les compos de Thiéfaine soient plus rock. Chaussée glissante.
La musique de Machin puise ses racines dans le folklore, c'est l'époque. Comme ils le disent eux-mêmes : "je ne suis pas Breton et le regrette un peu". Ils électrifient tout ça et le résultat est un mélange folk-rock-progressif parfois très trad' mais souvent complètement allumé. Ces gars-là sont fous !! Les textes sont de petits bijoux d'histoires dingo-rococo-poilantes... Dans "sur la route de Rome", ils revisitent le thème de Jeanneton sauf que là, c'est Fanchon qui croise un OVNI. Quatre bonhommes en descendent. Les 3 premiers lui parlent de l'espace, de l'antigravité et de Cassiopée. Le 4ème lui raconte une histoire obscène. Moralité : "les extraterrestres ne sont plus ce qu'ils étaient !"
Autre exemple dans "ma cabane à la cambrousse" : "je vais m'étendre sur l'herbe tendre, en écoutant d'un œil distrait l'odeur si forte des forêts !"
Vous l'avez compris, humour et dérision sont les maîtres mots mais la poésie est là aussi. Volontiers anticléricaux et portés sur la gaudriole, on peut rapprocher les machinistes des 2 premiers albums de Gotainer (même époque tiens...) mais en plus déjanté.
1979/80 : une compil voit le jour et Machin prépare son 4ème album mais les 2 carrières demandent trop de boulot. Très démocratiquement, le groupe décide que si un des musiciens préfère suivre HFT exclusivement, ils se sabordent. C'est ce qui arrive. Fin du premier épisode et début de la galère pour les fans tardifs comme moi. Il faut courir les conventions de disques pour trouver les 3 vinyles d'époque qui deviennent coton à dénicher.
1998 : Thiéfaine joue à Bercy pour ses 50 ans et demande à ses ex-collègues de venir. Ils interprètent "la cancoillotte" de HFT devant 17000 spectateurs ahuris et enthousiastes. C'est le début d'une reprise de contact qui aboutira lentement à des répétitions et à la sortie en CD de cette compile regroupant des extraits des 3 albums (24 titres sur 31 possibles... z'auraient pu faire un double pour avoir l'intégrale) plus leur version de "la cancoillotte". Même pochette que leur dernier album : une pince à linge mais celle-ci est maintenant pleine de moisissures, pourrie jusqu'à l'os !
Pourquoi des répétitions ? Parce que Machin s'est carrément reformé, est reparti en concert (5 dates en octobre 2003 pour voir s'il y avait encore du public) et prépare ce foutu 4ème album pour 2004 !
Les commentaires des concerts sont élogieux. La gouaille est toujours là et les 4 gus ne se privent pas de faire de l'auto-dérision en se moquant d'eux-mêmes et de leurs bedaines de quinquagénaires. Ils adaptent aussi leurs textes à l'époque actuelle. Ce n'est donc pas de la nostalgie commerciale. Ils n'en ont pas l'envie ni le besoin, ce n'est pas le genre de la maison !
Stop !
François Albert
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