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Il est regrettable que notre Grand Manitou Bernard me fasse chroniquer inlassablement tous les albums de Magnum, parce que j'aimerais bien de temps en temps lire ce que peuvent penser d'autres personnes de ce groupe que j'aime tant. Je suis tombé en amour de ces Anglais en 1986 à l'occasion de leur album "vigilante". J'avais vingt ans et l'on tombe facilement amoureux quand on a vingt ans. Toutefois, contrairement à ma petite amie de l'époque, je suis resté fidèle à Magnum et je suis très heureux, 23 ans plus tard, de vous dire tout le bien que je pense de leur quatorzième opus : "Into the valley of the moonking".
Dès la première écoute, j'ai même eu le coup de foudre pour une chanson. Ça s'appelle "the moon king", et je l'écoute dix fois par jour depuis une semaine. Les couplets sont du blues déchirant à la "hey joe", tandis que les refrains s'accélèrent en mid-tempo sur une mélodie géniale typique de Tony Clarkin. Et l'alternance des deux est un hymne jouissif qui devrait logiquement devenir un des standards (de scène, bien sûr, qui va passer ça à la radio ?) du groupe.
Autres grands moments de ce nouvel album : le brûlot "feels like treason", dans lequel le contre-chant de la guitare solo fait des merveilles, et "blood on your barbed wire thorns" avec son final symphonique.
Le reste oscille entre le sympa et le très bon, les riffs sont efficaces, les arrangements hyper-chiadés (comme toujours chez Magnum, les intros et codas sont particulièrement travaillées) et surtout, surtout, les mélodies sont brillantes. Tony Clarkin est vraiment un compositeur surdoué même si, comme d'habitude, j'ai un peu de mal à digérer ses ballades acoustiques ("time to cross that river" ou "a face in the crowd"). Mais c'est de ma faute, j'ai l'estomac fragile, et ça ne s'arrange pas avec l'âge.
Bob Catley est un chanteur immense, sa voix en or n'a rien perdu de son timbre magique au fil des années. En revanche, je trouve que Mark Stanway est, au fil des derniers albums, de plus en plus discret derrière ses claviers, et c'est un peu dommage. Ses interventions sur le refrain de "no one knows his name" sont même un peu maladroites.
Bien sûr, ce n'est pas novateur pour deux sous, c'est du rock FM, de l'AOR, du classic rock, appelez ça comme vous voulez, je ne suis pas doué en étiquettes. Vieillot ? Non, ce n'est pas vieillot. "Phoenix", le dernier Asia, est vieillot. "Into the valley of the moonking" est intemporel : bien malin qui pourrait donner une date d'enregistrement lors d'un blind test.
Conclusion : indispensable pour les fans; les autres n'auront pas lu cette chronique jusqu'au bout de toute façon.
Ivan Agosti
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