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Oyez, oyez, amateurs de hard progressif. Oyez, oyez, amateurs de voix féminines. Réunissez-vous à présent pour écouter Marge Litch, qui cumule à la fois l'un des meilleurs hard progressif et l'une des plus belles voix du Japon. On conseillera surtout l'écoute de "Crystal heart in the fountain", sorti en 1995, qui est une petite merveille. Sans arriver à sa hauteur, "Fantasien 1998" (qui est un ré-enregistrement de leur premier album, "Fantasien", donc, sorti en 1990) est d'une part un très bon album, et d'autre part vu qu'il sort directement chez Musea, il est beaucoup plus facilement accessible !
Comme vous le constaterez en écoutant ce disque (car vous devez l'écouter), ça démarre à 100 à l'heure pour un voyage (dans le pays imaginaire de Fantasia, qui rappelle "Zelda" en plus niais, il faut l'admettre) à bord d'une locomotive surpuissante. Ah, pour qui n'est pas habitué, ça risque d'être un choc...
Nos 4 musiciens sont des virtuoses inspirés, et ils s'en donnent à coeur joie (au point de s'oublier un peu sur l'avant-dernier morceau, qui s'étire trop en longueur), multipliant les tours de force et, parfois, les démonstrations. Les lignes de basse, particulièrement, sont ahurissantes (elles évoquent un Geddy Lee sous speed), et les incessants duels guitare/claviers vous laisseront le souffle court...
Surfant sur la vague, et profitant aussi de l'accalmie de "dealing with the witch", construit comme une pièce d'Opéra et chanté comme telle, Junko Sera démontre à ceux qui en douteraient encore qu'elle n'a rien à envier à Ehroko Nagaï (de Pageant) ou Megumi Tekuhisa (de Teru's Symphonia), alternant très habilement puissance et délicatesse avec la même aisance. On pourra reprocher au disque une production un peu poussive, car la richesse de la musique de Marge Litch mérite un plus gros son (tel que celui du dernier Gerard, enregistré dans les mêmes studios... ), de même que la mièvrerie de certaines mélodies, et une légère tendance à s'écouter jouer. Et pourtant, "Fantasien 1998" séduira sans aucun doute les amateurs suscités qui m'ont ouï jusqu'ici.
Daniel Beziz
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