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Mario Millo : Oceans Of The Mind (2002 - cd - parue dans le Koid9 n°44)

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Un peu à la manière d’un Anthony Phillips, Mario Millo a construit sa carrière depuis l’aventure Sebastian Hardie / Windchase en composant pour la télévision, le cinéma et des documentaires, tout en poursuivant parallèlement une carrière solo plus confidentielle.

Sa dernière production, "Oceans of the Mind" est le fruit de deux ans de travail, dont il confesse s’être délecté de chaque instant. Il ajoute même que ce qu’il a ressenti en le façonnant était proche de l’épanouissement qui avait accompagné l’enregistrement du mythique "Four moments", son premier album, avec Sebastian Hardie

"Oceans of the mind" est le troisième album solo de Mario Millo, qui sort 20 ans après "Human games" (1981). Celui-ci n’est pour l’instant jamais sorti en CD (mais il figure dans les plans de Mario pour 2003), et votre serviteur n’a pas eu la chance de l’écouter. Toutefois, la transition est assez souple de "Epic III" (1978) à celui-là.

Si l’album reste orienté guitare, à tout seigneur, tout honneur, les solos sont moins nombreux que par le passé. Mario construit désormais des chansons, et ne laisse plus trop sa guitare guider les titres de solo en solo. Ce que l’on peut parfois regretter tant elle peut se faire lyrique. D’autant qu’il cède trop souvent à des mélodies naïves, un brin niaises, que ses solos ne se trouvent plus nécessairement assez présents pour compenser.

De manière surprenante, ce sont les quelques solos de violons et/ou de claviers qui parsèment le disque qui offrent cette variété mélodique et tonale, sauvant deux ou trois titres d’un coupable ennui, et délivrant des moments superbes. Le point culminant apparaissant avec "soulful experience" où se développe une partie de questions/réponses avec la guitare de Millo superbe d’à propos, et s’achevant dans une séquence doublée tout bonnement magique !

Heureusement, il suffit de chasser le naturel pour le voir revenir à toute allure, et l’instrumental "sportscar" nous rappelle bien vite que Mario Millo n’a pas perdu de son feeling unique, et qu’il peut encore s’abandonner à composer un morceau dédié à l’unique gloire de sa guitare.

Au final, on peut regretter que ce disque ne laisse pas assez d’espace aux instruments pour se départir de mélodies trop légères ou simplistes; l’omniprésence du chant n’est pas faite pour servir l’organe modeste de Millo, dont la force a toujours été la guitare. Et bien que les lignes de chants soient habilement recyclées d’un titre à l’autre, tout en renforçant la cohérence du disque, cela lui donne un côté monotone qu’une voix plus émouvante aurait peut-être su transcender. D’autant que cet album est l’occasion pour Mario de présenter sa fille Jess, qui, au même titre que la guitare du maître, éclaire ce disque de sa présence en seconde choriste. Nul doute qu’elle aurait pu tirer meilleur parti des ces mélodies…

Ce n’est d’ailleurs pas surprenant que le fier papa ait décidé de consacrer du temps à la composition du premier album de Jess Millo, peut être pour l’année prochaine…

Ce disque se trouve, vous l’aurez compris, un peu le cul entre deux chaises, recelant des moments de réelle magie, et des passages à la limite de l’ennui. Hormis l’instrumental "sportscar", aucun titre n’est véritablement abouti, mais c’est tellement agréable d’avoir une nouvelle fois la preuve que la magie existe !

Daniel Beziz




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