C’est avec un petit goût de revenez-y que notre ami Steven Wilson aura déboulonné une nouvelle fois les coutures de la vielle dame nommée Olympia. À peine remis de sa prestation au Hellfest pour lequel il envoya du “plus lourd” qu’à l’accoutumé, la petite formation (Steven entouré de Nick Beggs, Craig Blundell, Adam Holzman et Alex Hutchings) a donc repris rendez-vous avec la salle de concert parisienne après une première date en mars qui avait rapidement affiché complet.
Il faut préciser que le succès de son dernier album studio en date, To the Bone, a également touché le public français ainsi que les médias qui se sont fait forts de découvrir ce jeune talent qui venait de franchir la cinquantaine. Après la tournée des grands ducs (radios, Taratata, showcases), puis un tour du monde qui aura démarré il y a plusieurs mois déjà, Steven Wilson redébarque avec quelques surprises afin de ne pas redonner le même concert au public qu’il imaginait peu ou prou similaire. Aussi, le surdoué britannique mélangera la quasi intégralité de To the Bone (neuf titres) avec un gros bout de Hand.Cannot.Erase dont les extraits ressortiront pleins d’électricité (“Home Invasion”, “Regret #9”, “Routine”, “Hand Cannot Erase”, “Ancestral”, “Happy Returns”).
Si le concert de mars avait laissé des traces soniques aux spectateurs, les ingénieurs du son étant visiblement atteints d’une otite contagieuse à l’époque, les potards ayant très largement dépassé le cadre du bien-être, le premier morceau « To the Bone » pose ses valises au même endroit avant de corriger le tir et d’offrir une prestation largement supportable où chaque musicien se fait entendre.
On ne le redira jamais assez, la scénographie joue un rôle toujours primordial, avec un jeu de drapé transparent et de projections holographiques du plus bel effet (« Pariah ») quand ce ne sont pas les images des très beaux clip vidéos qui supportent le morceau (le chef d’œuvre « Routine »). Pour faire le tour de la chose, Steven Wilson piochera dans sa discographie pléthorique avec une certaine gourmandise, sortant trois morceaux de Porcupine Tree du lot (« Don’t Hate Me », « Sleep Together », « The Sound of Muzak ») et le titre éponyme de Blackfield.
Vingt-deux titres s’égrènent au fil de presque trois heures de jeu. Steven Wilson de plus en plus à l’aise avec le public plaisante, s’offre quelques apartés footballistique avec Craig Blundell, fustige les adeptes du filmage avec portable, et s’amuse d’être l’un des rares groupe actuel à pouvoir enchaîner un festival métal avec un festival de musique pop quelques jours plus tard.
À l’écoute de ce concert, une chose de certaine : Steven Wilson est l’un des artistes les plus versatiles et ses réussites dans des genres parfois totalement opposés prouve la capacité du bonhomme à créer son univers, bardé de sombre, de dépression, mais aussi de couleurs. S’il déclare ne pas être son propre narrateur et ne faire que raconter des histoires éloignées de lui, on peut lui reconnaître la sincérité du caméléon. Un concert à la fois virtuose et festif. Un grand moment de musique(s).
Cyrille Delanlssays
Setlist
To the Bone
Nowhere Now
Pariah
Home Invasion
Regret #9
Routine
Hand.Cannot.Erase
Ancestral
Happy Returns
Ascendant Here On…
People Who Eat Darkness
Don’t Hate Me (Porcupine Tree)
Permanating
Song of I
Refuge
The Same Asylum as Before
Vermillioncore
Sleep Together (Porcupine Tree)
Rappels
Blackfield (Blackfield) (acoustic)
Postcard (acoustic)
The Sound of Muzak (Porcupine Tree)
Song of Unborn