Camel au Kursaal (Limbourg – Belgique), le 24 Octobre 2013
Le concert d’une vie !
Il fallait y être ! Tant d’années, tant de malheurs sur Latimer, pour dix ans après sa dernière tournée, renaître de ses cendres tel un phénix de la guitare. Inoubliable.
Curseur émotion au taquet pour le grand retour de Camel dix ans après et la mort en face pour son guitariste fondateur Andy Latimer qui au court de ce long, poignant et merveilleux concert dira à un moment donné :
« Ca me fait plaisir d’être là », avant d’ajouter en riant : « De toute façon, partout, ça me fait plaisir d’être là ! ». On ne pouvait pas mieux exprimer vite fait l’intensité de son ressenti. Dans cette belle et ancienne salle qu’est le Kursaal, à Limbourg, pas très loin de Verviers en Belgique, le chameau ressuscité nous a emmené près de trois ( !) heures durant dans ses oasis du passé. L’intégralité de « The Snow Goose » pour commencer. Jamais rejouée ainsi depuis… 1975 ! Bien sûr, il n’y a plus d’orchestre mais les sonorités des keys ont fait des progrès depuis. Et puis, Guy LeBlanc à droite et Jason Hart à gauche assurent ! On en a vu, des larmes perler aux yeux des quinquas décatis qui se revoyaient ados devant la légendaire pochette du vinyle blanc et bleu.
Bardens a dû apprécier
Tout s’est joué comme dans un rêve, les modifications apportées depuis le nouvel enregistrement de T.S.N. incluses (voir par ailleurs). Le groupe est soudé, souriant. Tout baigne. Il faut dire que c’est le même line up que celui de 2003 (Bass, Clément, Latimer, LeBlanc), Jason Hart, transfuge de Renaissance et Caravan en plus. Le solo d’Andy sur « Rhayader Goes to Town » est révélateur de ses moyens recouvrés et à la « mi-temps » tout le monde s’est regardé, ivre d’un bonheur ineffable. Ca avait valu le coup d‘attendre et Peter Bardens à qui le nouveau T.S.N. était dédié avait dû apprécier de là haut. Mais ça n’était rien à côté de ce qui nous attendait ensuite. Comme dans la version de l’album live de 1993, « Never Let Go » démarre en acoustique. Ils sont trois à la guitare : Andy, Colin et Jason. 
Ils chantent en chœur sur les perles électriques du piano de Guy LeBlanc. C’est trop beau. Puis le break et le si beau et triomphant solo tant attendu d’Andy, jambes écartées, jambe levée et grimace au ciel. Pfouuuu ! La claque ! Puis c’est au tour de Moonmadness d’être à l’honneur. La flûte de « Song Within a Song » puis (surtout) de « Airborn » valent leur pesant de nostalgie. La magie opère. Ensuite, Andy s’en paie une bne tranche au cœur d’un « Echoes » bien boosté par la voix de Colin Bass, la batterie de Clément et les claviers de LeBlanc. Et nous voilà au pied de deux sommets : « The Hour Candle (Song for my Father) » extrait du « Harbour of Tears », est transcendé par la symbolique du fiston survivant. Et le fiston, la tête dans les épaules, joue comme jamais, tutoyant les cieux de ses notes déchirantes. Tétanisant. Intenable. Et puis, surprise, « Tell Me » exhumé de « Rain Dances ». Je ne l’avais pas entendue depuis un concert au Stadium en… 1977 ! Clément se met à la basse fretless (si !) et Bass chante doucement : « Tell me, everything ». La flûte de Latimer, les claviers de Hart et LeBlanc transportent cette douce mélopée droit vers les hauteurs les plus insoupçonnées. « Wait », « Watching the Bobbies » avec un solo Billy Gibbonsien, puis le Genesisien « Fox Hill » raniment méchamment la flamme avant que le lyrissime « For Today » ne viennent définitivement inonder les yeux d’une salle en apesanteur…
Un puissant « Lady Fantasy » en rappel et l’on pouvait rentrer chez soi, anéanti et subjugué par cette leçon de vie administrée par notre I.G.P. Inestimable Guitariste Préféré.
Depuis, Facebook foisonne d’images de cette tournée historique. Depuis, Camel a déposé les dates d’une nouvelle tournée (qui ne passe hélas pas par la France, la honte !) du 2 au 21 mars. Quel formidable revival ! Longue vie au plus merveilleux des chameaux avec qui l’on cheminera encore longtemps au nom d’une éternelle jeunesse. Quelqu’un a un mouchoir ?
Jean-Marie Lanoë
photos 1 et 3 (Latimer à la flute) de Gérard Lesquoy
visitez son blog : le vieux palmeur et ses vidéos du concert sur sa chaîne youtube
Set list
| Première partie : The Snow Goose The Great Marsh Rhayader Rhayader Goes to Town Sanctuary Fritha The Snow Goose Friendship Migration Rhayader Alone Flight of the Snow Goose Preparation Dunkirk Epitaph Fritha Alone La Princesse Perdue The Great Marsh (reprise) |
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Deuxième partie Never Let Go Song Within a Song Air Born Echoes The Hour Candle (A Song for My Father) Tell Me Wait Watching the Bobbins Fox Hill For Today Rappel |
Dates de la tournée 2014
Amsterdam, PARADISO Dimanche, 2 Mars 2014
Eindhoven, MUZIEKGEBOUW, Lundi 3
Gand, VOORUIT, Mardi 4
Filderstadt/Stuttgart, FILHARMONIE Jeudi 6
Cologne, THEATER AM TANZBRUNNEN Vendredi 7
Sheffield, CITY HALL, Dimanche 9
Birmingham, TOWN HALL Lundi 10
Cambridge, CORN EXCHANGE, Mardi 11
Warrington, PARR HALL, Jeudi 13
A confirmerLisbonne, AULA MAGNA, Dimanche 16
Madrid, TEATRO NUEVO APOLO, Lundi 17
Barcelone, BARTS THEATER, Mardi 18
Turin, HIROSHIMA, Jeudi 20
Vincenza, TEATRO COMUNALE, Vendredi 21