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La formation du guitariste truculent Christophe Godin n’est pas née de la dernière pluie. Pour son quatrième album, le trio officialise l’arrivée du batteur Aurelien Ouzoulias sur des plans plus heavy qu’à l’ordinaire malgré son titre connoté : "Jazz for the deaf". Au fil de la douzaine de morceaux proposés, les musiciens évitent toute position délicate en déployant un savoir-faire de première ligne. Enfant terrible ou plus précisément mélange improbable entre Allan Holdsworth, Steve Vai, Primus, Joe Satriani, Steve Lukather, Larry Carlton, King’s X et Bumbblefoot, le disque orchestre des montées d’adrénaline assez irrésistibles ("mörglbl circus", "stoner de Brest", "myspacebook"). Des riffs menaçants, des arpèges inspirés, des chorus endiablés, la recette est connue mais elle prend une dimension à la fois ludique et détendue entre les mains (expertes) de nos amis. On effleure le blues ("borderline"), le funk ("the bleach boy") et bien évidemment le jazz ("jazz for death people") avec le même sens de la répartie. Ca swingue, ça virevolte, bref, ça joue vite, bien, et fort. Très fort. La rythmique en fonte (Ivan Rougny à la basse est infernal) encadre une guitare tranchante, sage et mystérieuse comme sur ce "hell’s balls" qui fait naviguer la musique entre cool et volcanique. On en reste le plus souvent scotché face au spectacle qui allie si naturellement talent et humour sans jamais s’auto-parodier. On vous aura prévenu.
Cyrille Delanlssays
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