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Mutyumu : Mutyumu (2006 - cd - parue dans le Koid9 n°60)

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1er album éponyme tout frais réalisé le 25 octobre 2006 pour ce nouveau groupe constitué de Ryoka Yoda (dit maître Jedi et aussi guitariste), Hachisunoit au chant, Jyunpei Suda (batterie), Yuko Ikenaga (claviers), Chiaki Ohamoto (violon), et d’un bassiste incognito.

"Koku" (5’24) a un émouvant piano en entrée, quelque chose qui me rappelle le thème de Furyo (le film). Le piano est un instrument qui quand il touche captive très vite ; souvent sous-employé, il est ici prépondérant dans le travail d'émotion et d'épine dorsale de la musique. Un violon presque désaccordé, en tout cas écorché vif et une batterie sautillante nous entraînent d'autorité vers une exploration sensitive.

Ainsi "Zantetsu" (4’40) avec sa flûte et ses percussions traditionnelles nous fait sautiller et headbanger. C'est très entraînant et ça devient plus progressif très vite, guitare et batterie rappellent que nous sommes au 21ème siècle mais toujours fidèle à ses traditions le japonais ne renie pas ses racines et ce folklore enivrant revient en boucle nous émerveiller. Presque Nightwish par moment (!!) voire celtique.

Après une intro apocalyptique de guitares saturées, le piano et la voix féminine offrent un duo tout de charme et de sensibilité sur "fujyo kouhuku sanka". Tout ce qui fait le charme du prog japonais, la délicatesse s'y trouve dans ce long passage où le violon trouve sa place même si sa présence n'est pas ici tellement indispensable. Le tout est SUPERBE.

Très lyrique et reposant, très classisant, "sonzai no kakuritsu" peut rebuter ou séduire.

"Medouin mousou tenshi hyoku" (4’55) y voient d'étonnants mélanges, trash furieux, folklore et classique. Le résultat est que l'on est toujours ballotté entre plusieurs univers, donc toujours emporté et jamais spectateur d'une passive écoute. Le violon sonne souvent presque comme celui de Zello et l'ensemble fait que le propos de Mutyumu ratisse large mais le tout reste cohérent donc réussi, que l'on aime ou pas.

Celui-ci est dur à appréhender tout de même.

Avec "tetsu no hanataba" des pulsations se superposent, des rythmes simples, pour un travail de déstabilisation redoutable, une nausée floydiennne transparaît. N'y manquent que des psalmodies en latin pour rendre encore plus apeuré, égaré et envoûté. Rien de rapide ou d'agressif durant ces presque 9 minutes mais indéniablement captivant.

"Syosou kuka gengai no sirabe" se rapproche du premier morceau, très abouti juste de la très belle musique (traditionnelle ??) on devrait tendre vers ça, si mes goûts me poussaient à porter un jugement de valeur sur le 4ème art.

Vous vous y ennuierez à mourir ou vous serez en train de pleurer ou de prier de béatitude c'est selon votre "awaritude" !!

La fin prend de la vitesse, tourbillonne, virevolte, hymne à la vie et à la création. Le plus long morceau et un morceau d'anthologie.

Avis tout ce qu'il y a de personnel, mais la musique devrait être toujours porteuse d'émotions aussi paroxismiques.

"Mumu no renzokuhousa" (1’7) est un intermède lent et aérien.

Avec "kakugdu no yume" on revient plus terre à terre avec un violon très Zello et une batterie très entraînante. Récurrente tout le long de l'album une voix féminine parle doucement et langoureusement tant à la fois pour nous retenir à ce monde , qu'à nous permettre de le quitter tant elle est apaisante et prépare les déconnexions nécessaires. Le morceau est plus enlevé sur la fin un peu à la Nightwish.

"Tata" est quelque part la suite et la fin de "rakven". 4’20 de musique acoustique pour accompagner la descente.

Wouh quelle claque, dur de passer à autre chose.

L'album contient beaucoup de grands moments de pure beauté !

Juste de la Musique ... Neanmoins si vous n'appréciez pas le prog nippon, évitez.

Bruno Cassan




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