(595 mots dans ce texte ) - lu : 784 Fois
Direct vers 8 Days Later (bonus cd)
Direct vers 4 Stories Down (cd single)
A force de toucher à tout et n'importe quoi, on finit par ne plus rien maîtriser, se mélanger les pinceaux. Ce n'est pas encore le cas de Bruce Soord qui s'en retourne une fois de plus vers son univers épris de pureté, ciseler un nouvel album au gré d'un trip cristallin qui ne doit rien à la virtuosité - l'ambiance avant tout.
Pas de riffs, ni d'effets superflus, tout est nuances dans cette pop-folk parfois hypnotique ("the world i always dreamed of", "slip away", "take our hands"), le plus souvent renversante comme en témoignent les perles "watch the world" et "start your descent". Bouleversant.
Singulières (toujours dans le sillage de Steven Wilson), ces histoires bourrées de subtilité nous enveloppent de mélancolie - une sensualité qui sait aussi se faire mal ("prey for me", "from where you're standing", "catch the jumping fool"). Cette tristesse désarmante leur confère un charme étrange, irréel.
Trop uniforme diront certains. Certainement. Problème de master, mixage un peu plat, Soord doit revoir la copie de ce vrai-faux album. En fin bricoleur, notre ami réussit pourtant le pari de la sobriété. La recette irrésistible pour entrer prochainemment dans la cour des grands.
8 days after (bonus CD)
(Cyclops)
Comme nous venons de le voir, à peine "12 stories down" sorti, Soord jugera ses 12 historiettes insatisfaisantes. Résultat, un petit millier de copies distribuées et puis plus rien. Nada. Retour à la case départ d'un remixage aux petits oignons.
En attendant des nouvelles plus réjouissantes, un CD Bonus nous attendait... une formule journal intime (échelonnées du 8 au 15 août) déjà employée chez The Moody Blues ("Days of future passed") et Ayreon ("The human equation").
Ici le dépouillement est poussé à l'extrême. Des titres longs (trop jugeront les uns), souvent instrumentaux ("monday 9th", "tuesday 10th") axés sur des mélodies minimalistes (quelques arpèges de guitare, une nappe de synthé vaporeuse sur le magnifique "sunday 15th") pour une atmosphère ouatée, fantomatique.
Beaudelaire. Insouciant des figures imposées, Soord franchit les limites d'une musique addictive, obsessionnelle. Une délicatesse, une vulnérabilité subtile et personnelle où il fait bon se ressourcer. En témoigne la magnifique pop song acidulée "friday 13th". Acoquiné au syndrome Massive Attack ou No-Man, vous pourrez vous ennuyer ferme ou, comme moi, vous y noyer... en attendant le définitif "10 stories".
Rien de plus à ajouter, sinon que ce mini-album sera disponible en bonus sur le prochain "10 stories" et reprend les versions de "clapham" et "wretched soul" (disponibles sur "12 stories" et "8 days later") ainsi qu'une version 7 minutes de "we subside". Un seul nouveau titre "ground floor", d'une grande élégance, à se mettre sous la dent (ou dans les oreilles, au choix).
Au delà du jeu de piste lancé depuis un an, Pineapple Thief confirme les espoirs placés en eux. Dignes successeurs d'un Porcupine Tree porté dorénavant sur le métal, la sphère pop-atmosphérique vient de trouver son nouvel ambassadeur... et ne perd pas au change.
Cyrille Delanlssays
Temps : 0.0316 seconde(s)