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"Little man" est un album dont on ressort essoré. Pas tant à cause de l?univers mélancolique, voire dépressif, qui semble travailler chaque titre, signature habituelle pour The Pineapple Thief, mais plutôt par l?infinie tristesse qui nous enveloppe quand on connaît les tragiques événements vécus cette année par Bruce Soord et son épouse (le décès de leur enfant prématuré).
"In my dreams you have your mother's smile, even though we touched for just a while, all my life you'll have your mother's smile".
Les répercussions furent inévitables. En naviguant dans ses zones les plus acoustiques, les chansons convoquent des rythmes lents, parfois délivrés de leur carcan pour des envolées souvent irrésistibles ("run a mile"). Ces complaintes encordées faites de murmures discrets ont peut-être trop tendance à la répétition de textes ("God bless the child") mais elles savent aborder le modernisme par une formidable production (quel progrès !) et l?utilisation de mixtures façon Radiohead (le vocoder sur "elsewhere God bless the children", "dead in the water"). Le violon de Richard Hunt ("November", "wait") ajoute à l?atmosphère oppressante de l?ensemble qui, faute de mélodies véritablement accrocheuses comme sur le précédent album "10/12 stories" devra s?écouter dans la continuité afin de s?en imprégner complètement.
Poignant. Oeuvre sincère, déroutante, douloureuse et personnelle, "Little man" s?avère avant tout un ruban de mélodies bouleversantes même si le poids qu?elles transportent empêche toute euphorie. Et les amateurs de ballades sensibles n?auront que le choix des (l)armes lors d?un magnifique épilogue : "elsewhere God bless the children ". A pleurer.
Cyrille Delanlssays
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