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Lorsque Derek Sherinian lança le projet Planet X en 1999, ce fût d’abord pour "effrayer la concurrence" et notamment faire regretter son départ à ses anciens compagnons de Dream Theater. En bref, un truc compliqué, bourré de fanfreluches, qui lorgnerait vers un jazz free-like-a-river plongeant sans maillot de bain dans une rivière de métal en fusion.
Pour se rendre compte de tout ça, Sherinian avait d’abord convolé sur un premier album solo avec à ses côtés le batteur Virgil Donati ; la sauce prît si bien que le titre de l’album donna naissance à la formation proprement dite avec en renfort le guitariste Tony McAlpine.
Il suffit d’écouter "Universe" puis le "Live from oz" pour passer Planet X au révélateur et comprendre que ces gars là tiennent leur promesse en terme de jeu : haute voltige et figures acrobatiques en sus. Si l’on aime suivre des sentiers sinueux et baliser sur des sentiers peu balisés, l’affaire est dans le sac. Pourtant, après "Moonbabies" (2002) puis le départ de McAlpine, le groupe est mis en jachère.
Il faudra attendre presque 5 ans (et trois nouveaux albums solo de Sherinian) pour entendre à nouveau une note en provenance de la fameuse planète X. Cette fois accompagné du bassiste Mark Whitfield (accompagnateur de Buddy Williams, Al DiMeola, Bill Evans entre autres), l’alchimie percute encore une fois avec des mélodies obliques ("desert girl") sans forcément faire dans le brouhaha. Malheureusement, l’absence de McAlpine et de ses soli inspirés se fait ressentir sur le puissant morceau d’ouverture "alien hip-hop" ou "space foam". Mais l’album roule souvent en vitesse de croisière avec une rythmique monstrueuse comme sur le finaud "poland" et le duo final "kingdom of dreams"/"quantum factor". Rien de bien neuf mais de quoi achever ce troisième album quantique loin de la soupe habituellement servie ; ici, on garde la tête haute et les muscles tendus. L’honneur est sauf.
Cyrille Delanlssays
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