(517 mots dans ce texte ) - lu : 751 Fois
Thunder ou comment être un groupe du tonnerre et ne pas être reconnu en tant que tel en dehors de sa perfide Albion natale ? Comme quoi, parfois les proverbes ne disent que des bêtises (Nul n?est prophète en son pays) !
Je n?ai pas dit génial non plus, n?exagérons pas trop. En fait, j?ai eu la chance d?être en Angleterre au moment où ce groupe croulait sous un déluge de louanges (1995, juste après la parution de son troisième album "Behind closed doors") et il tombait une véritable pluie de double CD single sur double CD single avec à chaque fois son lot d?inédits, de remixes, de live. Et, bien sûr, comme tous les Anglais (et les Japonais !) j?ai eu le coup de foudre pour ce groupe, pour la voix unique de Danny Bowes et les compositions du guitariste Luke Morley. Le suivant ("The thrill of it all", 1996) connut moins le succès malgré la nouvelle succession de sortie de CD singles. Puis ce fût la débandade : le marché fut inondé d?albums de compiles, de best of "normal", de best of "spécial ballades", d?acoustique, de live, voire même en solo (2 albums signés Bowes & Morley : "Moving swiftly along" en 2002 et "Mo?s barbecue" en 2004) et enfin, après un album curieux paru en 2003 ("Shooting at the sun"), l?album que les fans attendaient : "The magnificent seven" paru l?année dernière (avec, comme d?hab, un super single "six shooter"). L?orage était fini et la machine était enfin relancée. Thunder fit même l?ouverture du festival Arrow aux Pays-Bas l?année 2005.
Et à peine 1 an plus tard, nous arrive donc ce nouveau coup de tonnerre sous le nom de "Robert Johnson?s Tombstone". Dire que ce serait le meilleur album de Thunder serait faux. Toutefois, on retrouve avec plaisir ce hard rock?n?roll bluesy qui invite les auditeurs à taper du pied et des mains. D?ailleurs, la maison de disque a placé le meilleur titre (l?éponyme) en première piste ; début à la guitare sèche, une slide au loin, la voix rocailleuse et rock?n?rollante à souhait de Danny, arrêt, riff saignant seul, pied de grosse caisse, reprise du couplet, re-arrêt puis entrée de tout le groupe. Parmi les 11 titres, 8 sont du gros rock qui remue et 3 sont des ballades ("a million faces" et son orgue qui ferait pleurer de bonheur tous les gros durs de bikers, "my darkest hour" et ses violons à faire fondre la calotte glaciaire, "it?s all about you" et son piano beatlesien). Dans les titres plus rock, aucun nuage à l?horizon. Néanmoins, je retiendrais particulièrement "last man standing" (aucun rapport avec Jerry Lee Lewis !) et son intro très Led Zep, ou "the devil made me do it" avec un grain d?inspiration Free (période "all right now") tout comme "dirty dream" d?ailleurs.
Les nostalgiques de cette période Free/Led Zep (avec un son actuel) peuvent sans se mouiller acheter cet album qui dégouline de fraîcheur. A l?année prochaine, messieurs de Thunder, pour une autre averse de chansons de cette qualité !
Gilles Masson
Temps : 0.0374 seconde(s)