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Ici, comme on pourrait nous le rappeler avec cette emphase si particulière au genre, le néo-progressif n?est pas mort. Loin s?en faut. Après un premier album bien reçu en 2005, Tinyfish n?est depuis revenu que le temps d?un EP ("Curious things"). Alors, pour patienter avant le futur "The big red spark", voici débarquer le témoignage d?un concert donné à Katowice (Pologne) le 16 février dernier lors du festival Prog Rock 2009.
Avec un beau tempérament, le groupe détaille les reliefs d?une musique calibrée mais plaisante, qui ne se contente pas de resservir les bonnes recettes d?antan ? comprendre les seventies, les seventies et les seventies ! En évacuant les claviers de l?espace sonore, Tinyfish fait preuve de regain de nuances dans les guitares (Jim Sanders s?illustre vaillamment dans des soli pleins de feeling), encadré d?une rythmique bien accrochée. Rien de sulfureux évidemment, on navigue plutôt autour d?un IQ voire du Frost* des débuts, moins rutilant, parfois un peu kitsch (les interventions d?un narrateur souvent déguisé), un peu froid et uniforme également.
Mais cela n?empêche pas les bons moments, notamment sur les inédits "wide awake at midnight" et "the sarcasm never stops". En remplissant sa mission sur la longue suite inévitable "all hands lost", on pourra même conclure que malgré ses coups de mou, ce bel enregistrement (complété par quelques interviews d?usage) devrait permettre à Tinyfish de dépasser son statut autoproclamé de plus petit groupe de rock progressif du monde. Sans inventer de recette miracle, ni déplacer les murs, le petit poisson a des choses à dire. Et il le fait plutôt bien.
Cyrille Delanlssays
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