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Longtemps attendu (voir chroniques des 3 premiers albums dans le koid'9 n°44), voilà enfin le 4ème album du fameux groupe chilien. La sortie de cet album a été repoussée plusieurs fois et ce n'est que lors du Prog'Sud 2003 que j'ai eu le plaisir de le découvrir sur le stand Musea. Ceux qui ne connaissent pas encore Tryo peuvent écouter des extraits des 3 premiers albums sur le site du groupe. Voilà donc la suite de la saga du trio chilien, à savoir Félix Carbone (batterie, vibraphone et percussions), Ismael Cortez (guitares électrique et acoustique) et Francisco Cortez (basse et violoncelle).
Dans l'ensemble, on peut constater une évolution de leur musique : ils s'éloignent du style jazz-fusion des premiers albums pour obtenir un album encore plus symphonique que "Patrimonio". Un soin particulier a été apporté à la qualité sonore, excellente ; même sur les parties dynamiques, on peut apprécier distinctement chaque instrument (solo de la guitare, rythmique de la basse et les diverses percussions utilisées).
Il s'agit d'un album très contrasté comme le montrent les 3 premiers titres. Démarrage énergique avec "bloques" rendu encore plus percutant par sa brièveté (2'40"). On enchaîne avec un titre beaucoup plus calme ("espacio"), légèrement planant et rudement bien mené. Ensuite c'est un morceau acoustique ("vertigo") rappelant After Crying en raison de la prédominance du violoncelle ; un des meilleurs titres de l'album. Le reste de "Dos mundos" est de la même trempe : alternance de morceaux rapides et lents, tantôt acoustiques tantôt électriques, et toujours des changements de rythme. Même si les titres sont souvent courts (4 des 11 morceaux n'atteignent pas les 3 minutes), ils sont complexes et riches, comme par exemple "ventana I" où les séquences de guitare sont d'abord jouées staccato (les notes bien détachées permettent de mieux apprécier les percussions et la basse) pour ensuite donner lieu à des accélérations endiablées.
Outre "vertigo", l'album comprend 2 autres plages acoustiques. Tout d'abord "crepusculo" où la guitare est superbement accompagnée par le vibraphone et le violoncelle. Mais surtout "travesia" (titre qui initialement devait donner son nom à l'album) qui par instants fait penser à l'album "No quarter" de Jimmy Page/Robert Plant ; mais, sachant que Francisco Cortez a joué lors d'un "Page-Plant show" à Viña del Mar, peut-être mon jugement est-il faussé ? Il n'en demeure pas moins que les 3 morceaux acoustiques ne se ressemblent pas. A noter également que le chant ne fait son apparition que sur "vive".
Pour conclure, je doit reconnaître, bien que l'ayant écouté et réécouté en pleine canicule estivale, cet album "crie au génie", tout au moins pour ceux qui comme moi savent apprécier les albums hautement symphoniques.
Jean Brianza
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