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Le label anglais Cyclops poursuit son opération de réhabilitation du catalogue Twelfth Night. Après les chefs d’œuvre "Fact and fiction" (avec ses deux épiques "we are sane" et "creepshow"), "Live and let live" (avec "sequences", sa fresque de 16mn) et "Collectors item" (ah, les 20mn de "the collector" !), voici "Art and illusion". Cet album, paru en 1984, voit l’arrivée d’un nouveau chanteur, Andy Sears, en remplacement du grand (tant par la taille que par le talent) Geoff Mann. Twelfth Night entame donc la 3ème partie de sa courte histoire… Twelfth Night débute à l’université de Reading en 1979 comme groupe instrumental. Composée d’Andy Revell (guitare), Brian Devoil (batterie), Rik Battersby (claviers) et Clive Mitten (basse, claviers et guitare), la formation enregistre en public son 1er album. "Live at the Target" (1981) devrait prochainement être réédité par Cyclops... Le groupe recherche alors un chanteur sans savoir qu’il est à ses côtés depuis des lustres. En effet, le "pote" Geoff Mann soutient le groupe en réalisant ses affiches. Après la cassette "Smiling at grief" (réédition prochaine par Cyclops également), "Fact and fiction" (1982) voit le jour et c’est la reconnaissance pour le groupe qui marque le néo-prog d’une pierre blanche. La musique est alors composée par le génial Clive Mitten et les textes signés par Geoff Mann. Twelfth Night a enfin trouvé son style, mélange de rock progressif dramatique à la VDGG (la voix de Geoff rappelle celle de Peter Hammill) et de new-wave de l’époque. Ce groupe est, sans conteste, le plus original et personnel du mouvement néo-progressif et c’est avec consternation qu’on apprend le départ de Geoff Mann en 1983. On découvre son remplaçant sur la vidéo "The creepshow", reprenant le répertoire de "Live and let live" avec un certain talent. Andy Sears a une très belle voix, mais son "look" tranche avec celui de Geoff. On ne peut trouver quelqu’un de physiquement plus dissemblable. Petit et maniéré, Andy concentre pourtant les regards sur lui, alors que les autres membres semblent échappés de Kajagoogoo… "Art and illusion" était à l’origine un mini LP 5 titres destiné à prouver rapidement aux fans que le groupe n’avait rien perdu de sa superbe. C’est partiellement réussi, mais l’album aux compositions plus ramassées, est loin d’être aussi original que "Fact and fiction", ou que les épiques de référence "sequences" ou "the collector". "Conterpoint" et surtout "art and illusion" (chanson co-écrite par Geoff Mann) rappellent plus Marillion que vraiment Twelfth Night, notamment "art and illusion", quasi-plagiat de "market square heroes". Arrive ensuite "C.R.A.B.", instrumental dans la grande tradition de "Live at the Target", c’est à dire avec une basse prédominante, des claviers atmosphériques et une guitare hyper aiguë : j’adore ! "Kings and queens" est un morceau plus pêchu, limite hard-rock même, évoquant presque Pallas. Le dernier titre s’appelle "first new day" et c’est une ballade dans le genre de "love song", basée sur des percussions programmées. Si le son d’ensemble évoque Depeche Mode, la mélodie est splendide et les paroles de Sears, magnifiques. Cyclops a eu l’excellente idée de rajouter plusieurs "bonus" au mini LP d’origine. Ainsi, on retrouve 3 titres qui verront le jour sur l’album "Twelfth night", réalisé en 1986. Ces trois morceaux évoluent dans la même veine musicale. Si "blue powder monkey" évoque encore la new-wave anglaise, "blondon fair" est plus mystérieux et "take a look" se décline en 12 minutes grandioses. 4 versions alternatives complètent cette réédition. Pas aussi essentielle que les trois albums évoqués au début de cette chronique (d’autant que 4 titres –"art and illusion", "first new day", "blondon fair" et "take a look"- figurent déjà sur la compilation "Collectors item"), mais un disque complémentaire…
Cousin Hub
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