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Il y a un sentiment étrange et douloureux qui se dégage dès les premières images, le sentiment de cette vie si injuste. Cette vie qui nous a repris un des plus grands génies musicaux comtemporains : Frank Zappa.
Jusqu'à présent de peur d'être déçu, et ni voyant aucun intérêt, je ne m'étais jamais risqué à tendre l'oreille sur un éventuel tribute. Alors pourquoi accorder plus de crédit à Dweezil Zappa qu'à un autre ?
Je pense qu'il est bon de préciser et de ne pas oublier que le fils du génial génie avait participé sur scène et sur disque à l'aventure musicale.
Qu'il connait parfaitement les musiciens qui ont acompagné son père tout au long de sa carrière. C'est d'ailleurs Steve Vai qui lui a enseigné la guitare! Et qu'il a su s'entourer pour cette occasion d'un groupe de jeunes musiciens parfaitement impliqués dans les stuctures rythmiques si particulières qui ont fait l'originalité de cette musique.
"J'aime la nourriture avec beaucoup de cayenne, et la musique avec beaucoup de dissonances" disait Frank Zappa.
Le batteur Joe Travers est d'ailleurs l'archiviste de l'héritage musical de Zappa, nommé par la famille.
Le choix du répertoire est issu principalement de la période 1973-1977 avec des albums comme "One size fits all" "Overnite sensation" "Apostrophe" et le superbe et trop sous estimé puisque trop noir "Zoot allures".
Et puis il y a les Guest Stars occasionnelles : Steve Vai & Terry Bozzio, et en permanent guest "Napoleon Murphy Brock" au chant, flute et saxo. D'ailleurs le choix est très judicieux, qui d'autre pourrait mieux que lui chanter les parties de Frank ?
Au niveau des invités, l'énorme regret est de ne pas voir la belle et talentueuse percussionniste Ruth Underwood qui fut un élément clé des Mothers Of Invention, dommage!
Bizarrement le concert commence par des bruitages plus au moins fous, dictés tel un chef d'orchestre par Dweezil. Là encore une explication s'impose : en fait Zappa faisait répéter d'arrache pied ses musiciens plusieurs mois afin que le groupe soit totalement réactif à ses demandes. Un titre pouvait ainsi changer complètement de tempo quand bon lui semblait. Tel un alphabet, toute une série de signes aussi était mémorisée afin de créer à la demande des ambiances sonores. Le titre "chef d'orchestre" pour Zappa n'est pas du tout usurpé, connaissez-vous beaucoup de musiciens de rock sachant écrire une partition directement sur papier ?
Le Dweez a empoigné une magnifique Fender strato blanche avec une tête renversée comme pour les modèles Jimi Hendrix, derrière lui trône de magnifiques amplis haut de gamme faits main "Bogner, Cornford..."
Le show commence avec le titre "Andy" interprété presque trop calmement, jusqu'à l'intervention de Brock qui n'a absolument rien perdu de sa superbe. Il joue librement avec sa voix, ses mimiques et gestuelles suivent les textes.
Après quelques morceaux joués, Dweezil remercie l'audience et, les yeux emplis de larmes emet le voeux que la musique de son père soit encore aimée et jouée dans les années à venir. Pour cette tournée appellée également "Tour De Franck", Dweezil s'est entouré d'un groupe techniquement très au point. Chaque titre interprété comporte des surprises, tous les musiciens ont un moment où ils sont mis en avant. Le plus délirant étant celui de Brock pour un solo de saxophone traité avec une pédale Whammy (effet octaver) sur l'un des meilleurs titres écrit par Frank "cosmic dédris". Le solo de piano et le chant passé au vocoder du clavieriste Aaron Arntz est aussi remarquable. Quand au fiston, ce n'est pas moins de 6 minutes de guitare lumineuse qu'il envoit sur "Inca road". Les gens qui pensaient qu'il n'était qu'un simple joueur de Hard vont être surpris. Car à la difficulté technique s'ajoute la complexité rythmique de cette musique, le meilleur exemple en est la partie solo d' "echidna's arf (of you)".
Si vous connaissez l'univers Zappa, vous serez ravi d'entendre les célèbres "black page #1 et #2" interprétés par Steve Vai & Terry Bozzio. Ces titres dont Frank Zappa rêvait qu'il soit chanté pour le jour de Noel.
Comme d'habitude, les prestations de Bozzio & Vai sont d'une qualité exceptionnelle et je ne peux que vous conseiller de regarder les teasers que l'on peut trouver sur le net à propos de ce concert. Vous verrez l'impressionnante orchestrale batterie de Bozzio.
Le total des 2 DVD nous offre 3 heures d'images avec de superbes plans (une caméra a été installée sur la Gibson SG de Dweezil)
Le mixage son est très clair malgrè le nombre de participants, ce qui permet de pousser le volume.
Un petit regret quand même pour l'oubli du morceau "muffin man" qui cloturait souvent les concerts du père.
Un objet fortement recommandable même si l'on ne retrouve pas le son énorme qu'arrachait Zappa à sa guitare.
Et surtout la voix de Frank me manque terriblement.
Jo Drogo
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