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Zip Tang : Luminiferous Ether (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°64)

(629 mots dans ce texte )  -   lu : 789 Fois     Page Spéciale pour impression

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Quand j'ai lu sur notre planning que le patron m'avait attribué ce CD, je lui ai demandé, intriguée, “c'est quoi ce truc ?”. Une semaine plus tard quand j'ai découvert l'objet dans la boîte aux lettres, j'ai demandé au facteur, un peu horrifiée par la pochette : “c'est quoi cette horreur ?”. Puis, 30 secondes plus tard, quand mon ampli a craché les premières notes, je me suis écriée, ravie : "whaouh, mais c'est super ce truc !". Groovy babe !

Les 2 premiers titres m'évoquent un peu Primus, tant par le groove, la basse qui claque et la voix de Marcus Padgett (également au saxophone et claviers). Attention quand même, si vous trouvez la musique du trio de San Francisco imbitable et êtes allergiques à la voix de Claypool, pas de panique ! Celle de Padgett est loin d'être aussi nasillarde et la musique bien moins barrée. Il s'agit juste d'un rapprochement lointain même s'il est vrai également que la basse de Rick Wolfe et la batterie de Fred Waller grondent gentiment !

D'ailleurs le 3ème titre, "nothing here", évoque plutôt Joe Jackson autant par le piano que par cette pop-rock sur fond jazzy. Si ce titre est un peu plus "facile" que le reste du CD, il faut bien admettre malgré tout que c'est celui qui vous reste avant tout dans la tête pour le restant de la journée ...

Difficile alors de mettre un nom et de vraiment bien décrire la musique de ce quator de la région de Chicago : "The irreverence of Frank Zappa / the majesty of King Crimson / the vocal harmonies of Yes " peut-on lire sur leur site !

Pour ma part je les comparerais à un jam-band, un de ces groupes melting-pot où rock, hard, jazz, blues, prog, funk se télescopent en permanence, toujours avec un sens aigu du rythme et de la mélodie. Il n'y a rien d'expérimental au sens péjoratif du terme dans cette musique, bien au contraire, c'est fluide, ça coule en permanence.

L'épique "doctor plush" me semble le mieux résumer la démarche de Zip Tang : ça commence lentement mais on sent une tension sous-jacente puis petit à petit le titre s'illumine en un refrain quelque peu floydien. Suivent ensuite d'autres titres plus courts plus pop/rock traditionnel ("like we did before", "searching for treasure"), un instrumental axé sur la guitare de Perry Merritt de toute beauté ("beta") tandis que "with a twist" revient sur des contrées funky/groovy du début mais cède la place en son milieu à un break blues dont je rafolle !

Et comme si les 45 minutes qui viennent de charmer vos tympans ne suffisaient pas, le groupe vous assome par une version dantesque de "tarkus" (en écoute sur son site) où les claviers sont relègués à la plus simple expression au bénéfice d'une jam endiablée guitare-basse-batterie-saxophone.

A faire se retourner Keith Emerson dans sa tombe (Quoi ? Il n'est pas mort ... ouais je déconne, oh, la, la !) ! Voilà une reprise, que dis-je, une relecture qui fait avancer le schmilblic dont beaucoup de groupes un peu timides feraient bien de s'inspirer quand ils se contentent inutilement de coucher à l'identique sur CD un titre "du répertoire". Dans la même veine de ce qu'avait fait Primus (tiens, tiens ...) avec ses Cheesy EP (regroupés aussi dans Miscellaneous Debris). Chapeau bas, messieurs !

Bon sang, ne passez pas à côté de ce CD !

Laure Dofzering

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