(536 mots dans ce texte ) - lu : 835 Fois
Premier album pour ces espagnols au nombre de six Jorge Calvo (flûtes), Janvier Mira (guitares), Javier del Palacio (bass), Ernesto Sanchez (batterie), Yosia Sherchenko (violon) et surtout Ivan Olmos (piano, voix) qui signe seul 8 des 12 morceaux et en cosigne 3 autres.
L'ami Ivan sait parfois mettre en avant ses claviers, tel sur le premier titre où après 3 minutes plutôt ELP, on retrouve ensuite l’atmosphère des parties calmes de "The day before the war" sur l’album "Arena" d’Asia, il sait aussi s’effacer de façon à ce que les compositions puissent profiter de tous les autres instruments. Ainsi "Merlin" voit l’apparition d’un violon plaintif et d’une flûte, donnant une connotation moyenâgeuse, renforcée d’une guitare acoustique et pointe déjà une influence de Kansas qui, effectivement est bien présente tout au long de l’album. C’est ainsi le cas sur "fantasias del rey" où, outre une très belle ligne de piano, le violon ne peut mentir.
Sur "zyclipia" également qui est presque "hard FM", avec quelques notes "blues", et comment ne pas évoquer la minute et demie de "mite & mita" où notre talentueux guitariste fait se répondre deux lignes mélodiques dans un jeu très Steve Morse.
Cet album très riche contient d’autres très bonnes choses dans d’autres climats : "viaje a sscocia" est très très bon. Après un long solo de guitare, nous avons un morceau qui mélange Moyen-Age, du prog italien traditionnel (flûte), des choses à la Gryphon, en fait un héritage latin, riche et surprenant ; la deuxième partie est plus sombre, la guitare et le violon s’entendent à merveille.
"Notre damme" (oui avec 2 m) est à rapprocher du dernier Castello di Atlante ("Quintessenze"). Il s’agit d’un travail ambitieux, symphonique avec de belles et riches sonorités et où on y entend une voix pour la première fois en un étirement à la Tristan Decamps.
"Recorriendo mundo" est lui plutôt inclassable mais toujours intéressant. Il s’agit d’un beau duel piano/guitare, arbitré par la batterie et sous l’emphase du violon. Ce violon qu’on retrouve sur "electrickal night" pour une urgence à la Vienna.
Après le plutôt camelien "en la corté", l’album se termine par "feeling your breath" seul morceau véritablement chanté, et d’une très belle voix. Une guitare sèche, le violon pour une sorte de ballade folk, bonne pirouette pour finir.
J’ai laissé le meilleur pour la fin, à savoir la huitième plage "locura temporal". Pour certains,
ça sera de la musique contemporaine, pour moi c’est carrément du classique. C’est très très fort, très latin, on sent une filiation entre l’Italie et l’Espagne. Les programmations de bassons et de hautbois, les violons et flûtes s’harmonisent pour une pièce vraiment grandiose, et l’on ne peut être qu’époustouflé par les talents de composition de Juan Olmos car cette création est vraiment aboutie.
Musea a eu le nez creux en les signant, et je vous invite fortement à découvrir ce disque, pour moi, un des plus intéressant du trimestre.
Bruno Cassan
Temps : 0.0324 seconde(s)