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Glass Hammer : Lex Live (2004 - dvd - parue dans le Koid9 n°50)

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Qu’attendez-vous d’un DVD ? Si c’est retrouver vos stars sexy et charismatiques préférées, filmées par 25 caméras dans des conditions idéales sous un light show démentiel, vous pouvez de suite passer à la chronique suivante. Si par contre, vous êtes un vrai amateur de la scène progressive d’aujourd’hui et que vous avez littéralement fondu sur les quatre derniers albums studios de Glass Hammer au point de posséder les copies originales à la maison, alors je crois que vous allez être très intéressés par ce DVD, certes artisanal, mais vachement bien foutu quand même. Glass Hammer était surtout connu pour être le projet studio des deux amis Steve Babb (chant, basse, claviers et guitare acoustique) et Fred Schendel (claviers, guitares, batterie et chœurs) : "Lex Live" nous prouve qu’il peut également être un groupe de scène passionnant. Enregistré au Nearfest 2003, ce concert offre une musique progressive hyper complexe et particulièrement en place malgré ses difficultés rythmiques et harmoniques. Pour ce faire, Fred se concentre essentiellement sur ses claviers multiples (et parfois sa guitare slide), tandis que Steve tient magistralement la basse (et beaucoup plus rarement son synthé). Aux guitares et au chant, on découvre Walter Moore, aux faux airs de Clive Nolan (en plus mince) et à la batterie, le grimacier (mais talentueux) Matt Mendians. Ces quatre gus n’étant pas spécialement jeunes et beaux, le charme est apporté par la présence de quatre jolies et sensuelles choristes féminines : Susie, Bettany, Flo et Sarah. Bien qu’assises (c’est un peu bizarre d’ailleurs), elles assurent des chœurs parfaits, alors que tous les autres musiciens chantent aussi. Cela créé un effet Starcastle du tonnerre, alors que la guitare fleure bon le Steve Howe des familles et les claviers rappellent le jeu outré de Keith Emerson. Bref, Glass Hammer joue un progressif américain enjoué ce qu’il y a de plus traditionnel directement hérité de Yes, ELP et Gentle Giant, à mi-chemin entre Kansas, Infinity, Lift et Starcastle. Les morceaux sont plutôt longs et constamment relancés par une multiplicité de thèmes et rythmes différents : il faut extrêmement bien connaître la musique du groupe (ce n’est pas mon cas, même si je possède ses 4 derniers albums mentionnés en début de chronique) pour ne pas être perdu dans ce flot de notes. Le son du DVD est parfait, mais je trouve que la synchronisation avec l’image n’est pas optimale (un quart de seconde de décalage) : on a presque l’impression que le groupe joue en play-back, alors que ce n’est pas du tout le cas ! Quand à l’image elle-même, étant donné le manque de moyens, il y a beaucoup de plans fixes intercalés par des images de vidéo-amateurs avec des zooms intempestifs. Ce DVD semi-professionnel nous permet de nous rendre compte du haut niveau technique des musiciens de Glass Hammer qui ne peinent absolument pas à jouer cette musique si complexe. Les bonus sont également intéressants… Nous y voyons le groupe s’amuser à répéter dans une chambre d’hôtel, avec guide-chant, caisse claire et guitares acoustiques, alors que les choristes sont lascivement assises sur un lit de 2 mètres. Chacun des musiciens est interviewé lors d’une réception et cerise sur le gâteau un clip studio de "tales" ("Rex lex") nous est proposé. C’est un montage extrêmement bien filmé de ce morceau (peut-être le meilleur de Glass Hammer) où Fred et Steve jouent de tous les instruments. Quel talent ! Voilà un DVD perfectible, mais qui nous permet de familiariser davantage avec une formation contemporaine encore trop peu connue.

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