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Colin Masson est le guitariste du groupe britannique The Morrigan existant depuis 1989, à ne pas confondre avec nos français de Morrigan.
Il signe ici un album solo de toute beauté où il exécute tous les instruments, à savoir guitares, claviers, drum machine, trombones, percussions et a même dessiné la pochette ! !
Heureusement, notre touche à tout de génie n’est pas à ranger parmi les innombrables multi-instrumentistes qui font tout sonner pareil et dont on sait au bout de trois minutes qu’ils sont seuls dans leur galère.
Composé entre 1998 et 1999, produit en 2001 par Headline et sur nos platines depuis peu "Isle of eight " se décompose en trois pièces de 25mns32, 27mns06 et 12mns56.
Dès l’entame du disque, on est frappé par la force et la qualité du son, c’est époustouflant. On ne peut s’empêcher de comparer à Mike Oldfield période « Islands, five miles out », mais après tout, pourquoi ne pourrait-on pas utiliser le son d’un autre ,surtout si son "propriétaire" n’en fait plus rien ? !
Ce premier morceau très contrasté est à la fois très aéré, éthéré même, grâce aux guitares acoustiques et à la flûte, et fort en images, très guerrier, comme les climats de Bjorne Lynne sur "Wolves of god" par exemple, ou aux disgressions de l’autrichien Gandalf. Une petite partie chantée par Cathy Alexander (appartenant aussi à The Morrigan ), quelques mesures d’une rythmique un peu reggae pour accentuer cette invitation au voyage.
De très belles guitares, des claviers emphatiques, on dirait parfois une musique de film, mais alors du tonneau des "Les chariots de feu" de Vangelis. C’est véritablement une pièce d’orfèvre à couper le souffle.
Le deuxième effort, "total eclipse", a un son très clair pour une ambiance plus Gordon Giltrap. A mi-plage on est en plein moyen-âge avec de longs soli de guitares parfois très celtiques, m’est avis que les farfadets et autres korrigans (morrigans ? ?) écoutent du prog ! !
On se laisse transporter, captiver, capturer même. La fin du morceau laisse place à une énergie à la Saga, un autre court passage chanté très andersonien et des sonorites plus néo des guitares et des claviers.
L’ultime morceau "return to the northern wasteland ", plus climatique, voire lancinant, presque hypnotique permet un atterrissage en douceur pour l’auditeur qui vient déjà de passer plus de ¾ d’heure dans la cinquième dimension. A écouter d’urgence.
Bruno Cassan
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